[Test] Death Mark (Shiin)

Article mis à jour le 25 mai 2020.

Test réalisé à partir d’une version japonaise. Death Mark est également sorti en Occident dans une version localisée en anglais.
Le commerce de la peur marche à plein régime sur PS Vita. Death Mark vient en effet s’intercaler entre la surprise Yomawari Night Alone, sa suite Yomawari Midnight Shadows et le visual novel Iwai Hime Matsuri. Tous ces titres ont pour objectif de faire vivre des sensations terrifiantes au joueur, où qu’il soit. Et à ce petit jeu, Death Mark place la barre très haut.

Comme son nom l’indique, Death Mark est centré sur la « marque ». Les porteurs de cet inquiétant symbole meurent tous de la plus atroce des manières. L’histoire s’ouvre alors que le personnage principal, porteur de la marque, erre dans la ville, l’air hagard. Sur lui, rien d’autre qu’une carte de visite au nom du manoir Kujô. Sur place ne l’attendent que des mauvaises nouvelles : la marque le tuera bientôt, et celle-ci lui ôte petit à petit la mémoire afin qu’il devienne de plus en plus vulnérable. Pas question évidemment de mourir sans combattre : la lutte contre la marque et les forces obscures qui l’animent commence.

Le héros va donc devoir s’informer des récentes légendes urbaines qui ont de près ou de loin un rapport avec la marque. A la manière des point’n click d’antan, les environnements de Death Mark sont tous composés d’écrans fixes où l’on se sert du stick de la PS Vita comme d’une souris pour examiner les points d’intérêts et récupérer les objets indispensables à la progression. Les mécaniques d’exploration sont assez habituelles : trouver une clé ou une barre de fer pour passer les portes, éloigner des créatures au moyen de divers substances, combiner deux objets, etc. Jusque-là, Experience fait dans le classique surtout, son aventure est rigoureusement linéaire. Impossible par exemple d’effectuer certaines actions dans le désordre pour modifier l’issue du chapitre.

Là où Death Mark est un peu plus original, c’est dans les soudaines séquences appelées Live or Die : comme leur nom l’indique, le héros est directement menacé et devra choisir la réponse ou l’action la plus pertinente parmi les trois proposées. Les bons choix sont à déduire de petits indices donnés dans la narration, ou de documents récupérés en cours de chapitre. Recherche, logique et attention sont de rigueur. Ces séquences ont un compte à rebours qui n’est autre que… les points de vie du héros ! En cas d’échec, celui-ci en perd une bonne partie, voire est tué immédiatement. Si ces séquences font leur petit effet en matière de tension, en réalité les points de vie ont très peu d’impact sur le gameplay dans la mesure où l’on peut recommencer au même endroit directement après un game over.

Vous ne serez pas seuls. D’autres porteurs de la marque, les shirushibito (shirushi = marque, hito = personne), viendront frapper à la porte du manoir à chaque chapitre. Il faudra choisir avec soin celui ou celle avec qui vous voudrez faire vos escapades nocturnes, car vous ne pouvez avoir qu’un allié à la fois. C’est du reste, relativement important, puisque certains d’entre eux seront indispensables pour passer à certains endroits ou tout simplement pour vaincre le boss. Titre extrêmement modeste, Death Mark inclut très peu d’animations et il faudra se consoler avec le design des personnages. Celui-ci est assez éloigné des standards du manga, mais somme toute bien adapté à l’ambiance du titre et suffisamment varié pour plaire à tous.

Chaque chapitre se conclut par une confrontation avec le revenant qui hante les lieux. Celle-ci se déroule en plusieurs tours où il faut d’abord parer les attaques du boss, puis tenter de l’anéantir lorsqu’il est assez près. Vous avez alors à votre disposition l’ensemble des objets récupérés durant le chapitre et il sera question d’utiliser ou de combiner les bons ustensiles au bon moment. Mais ce n’est pas tout car simplement détruire le boss conduit systématiquement à une mauvaise fin de chapitre et à la mort de votre accompagnateur. Pour valider la fin heureuse, garder ses coéquipiers en vie et voir la vraie fin du jeu, il faut sauver l’âme du revenant par un moyen détourné. C’est donc un deuxième niveau de défi qui vous attend dans Death Mark, puisqu’il faut analyser les informations du chapitre et la structure du combat final plus en profondeur pour avoir l’ultime satisfaction de ne laisser mourir personne.

Mais le très gros point fort de Death Mark est bien son ambiance impeccablement distillée. Encore plus que Yomawari Night Alone, Death Mark installe un climat de terreur de la première à la dernière seconde. Il faut se préparer psychologiquement à chaque porte qu’on ouvre, tant le titre exploite la peur de l’inconnu avec brio. La menace diffuse mais constante du revenant créé une tension sans pareille lors de l’exploration, au même titre que l’ambiance sonore travaillée à la perfection. La bande-son est en effet partagée entre le silence pesant des phases d’aventure, de rares musiques stridentes augmentant brutalement l’intensité et toute une série de sons inquiétants : une musique militaire qui résonne dans les souterrains, les hurlements dans la forêt, le tic-tac de l’horloge du manoir, celle-là même qui sonne périodiquement le nombre d’heures ou de minutes qui vous reste à vivre… Death Mark ne dispose malheureusement pas de doublages, mais les murmures angoissants des revenants participent à merveille à l’atmosphère glaciale.

Inévitablement parsemé de cadavres, Death Mark montre des morts plus glauques les unes que les autres ainsi que des revenants particulièrement hideux, qui en plus ne révèlent leur vrai visage qu’à l’ultime tour du combat final. La peur atteint un niveau quasiment traumatique, au point de vous faire hésiter avant d’éteindre la lumière le soir… Enfin, Death Mark est un jeu qui prend un malin plaisir à vous faire douter jusqu’au bout, prolongeant avec un certain génie le climat de tension jusqu’à la dernière seconde de la good end. Bien raconté, l’oeuvre d’Experience possède, en plus d’un très bon chapitre 3, aussi une trame de fond qui s’explique petit à petit : le suspense sur l’origine de la marque est habilement maintenu jusqu’à la révélation finale. Le seul défaut de cette histoire est sa longueur réduite (10 à 15 heures), mais là encore Death Mark compense par son petit prix : 4000 ¥, soit 30 à 40% moins cher que la moyenne des jeux PS Vita sur l’archipel.

Doté d’une ambiance inoubliable, Death Mark a toutes les qualités d’un champion de l’effroi sur PS Vita. Incroyable comment un point’n click aussi modeste atteint une telle maîtrise en matière de mise en scène, de narration, d’ambiance sonore pour proposer une expérience qui n’a finalement rien à envier aux AAA du genre. Plus que jamais, une aventure qui « marque » pour l’éternité.

Ryuzaki57

Adorateur des JRPGs devant l'éternel et de jeux vidéo japonais en général, on me trouve aussi parfois dans des FPS, fusil sniper à la main. Écrire est une passion première pour moi : les arcanes du langage me fascinent, surtout en japonais, langue que j'ai commencé a apprendre en 2003. Je veux participer à un monde où tous les jeux, du plus grand au plus petit, puissent être respectés et reconnus à leur juste valeur. NOTE : J'interviens aussi de temps à autre sur jeuxvideo.com. Donc si vous voyez un test identique, PAS DE PANIQUE!

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6 commentaires sur “[Test] Death Mark (Shiin)

  1. Il est soldé à 500 yens sur le store jap pour quelques jours! Je viens de l’essayer et ça s’annonce bien sympa, aussi bien au niveau de l’intrigue qu’au niveau de l’ambiance! 🙂

  2. J’ai lu le test il y a seulement quelques jours et il m’a tellement donné envie que j’ai pré-commandé la LE. Merci pour l’article 😉

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