[Test] Summon Night 6 Lost Borders

Article mis à jour le 8 novembre 2017.

Avec Summon Night 5 sorti en 2015 en Europe et aux Amériques, la série de BandaiNamco faisait très récemment ses débuts occidentaux sur… PSP! L’increvable première portable de Sony fut ainsi le premier hôte occidental de cette série historiquement présente aussi bien sur consoles portables que sur consoles de salon. Il ouvre donc la voie à Summon Night 6, maintenant prévu en occident sur PS4 et PSVita.
Test réalisé à partir d’une version japonaise

L’histoire de Summon Night 6 s’ouvre sur la vie bucolique de Rage (oui, c’est son nom), jeune homme vivant dans un monde fermé appelé Filuja dont il est… le seul habitant! La particularité de Filuja est que continuellement, des objets tombent comme des météores sur la surface et Rage fait sa vie tant bien que mal avec les conserves et autre ressources tombées d’on ne sait trop d’où. Cette existence monotone sera bouleversée le jour où Rage trouve non pas des objets, mais des personnes tombées du ciel.


Amu, jeune fille taciturne armée de son fidèle fusil de chasse, connaît exactement les mêmes péripéties. Devant eux le même mur blanc, tel la surface d’un cocon. Avec leurs nouveaux compagnons, ils chercheront, chacun de leur côté, à en percer le mystère et découvrir la vérité sur leur monde.

Amu, Rage, et le mystérieux “gérant” Yst s’avèrent être les trois seuls personnages originaux de Summon Night 6, puisque leurs camarades “tombés” du ciel sont tous des anciens de la série. Le casting est en revanche extrêmement étendu puisque c’est toute l’histoire des Summon Night qui se donne rendez-vous dans ce dernier épisode. Vous retrouverez entre autres dans la trentaine de personnages disponibles Alka de Summon Night 5, Rachel de Summon Night 4 ou encore Natsumi du tout premier épisode. Cette réutilisation n’est pas forcément un mal en ce qui nous concerne, puisque la plupart des occidentaux feront connaissance avec tous ces héros pour la première fois. Et force de constater qu’il y a beaucoup de choix et que comme dans Fire Emblem, les designs sont variés et les personnalités également. De plus, des DLCs gratuits au Japon ont encore ajouté des héros supplémentaires en rendant certains persos secondaires jouables.

Notez qu’il est possible approfondir les relations entre Rage/Amu et les autres personnages par des conversations nocturnes. Cela impacte la fin de l’histoire puisque chaque personnage aura un dénouement particulier à condition que l’affinité entre le personnage principal et lui soit maximale. Chose qui donne à Summon Night 6 un très grand nombre de fins différentes.

Le revers de la médaille est que Summon Night 6 fait énormément référence aux scénarii et aux univers des précédents titres, et suppose une assez bonne connaissance de la série sans quoi les conversations sont très vite difficiles à suivre. Concrètement, tous ces anciens de Summon Night proviennent d’univers parallèles à Filuja, univers qui contiennent parfois le même personnage avec une autre apparence et un destin différent. Les quiproquo sont donc plutôt fréquents entre tous ces “visiteurs” d’autres mondes qui croient se connaître les uns les autres, et ce sera d’ailleurs la base du comique de situation de Summon Night 6 qui compte beaucoup, mais alors beaucoup de dialogues.

Vous aurez en effet entre chaque chapitre des kilomètres de conversations complètement déconnectées de l’histoire, pas toujours géniales, même avec toute la patience qu’on peut avoir dans ce domaine. Le plus gros problème réside dans le fait que le jeu soit en réalité très peu doublé : l’immense majorité de l’immense volume de dialogues est composé de texte seul, ce qui peut fatiguer très vite. On a donc en Summon Night 6 une sorte de Summon Night All Stars, pas particulièrement digeste dans la mesure où l’histoire principale est diluée dans un trop grand nombre de dialogues sans envergure.

La progression est présentée en chapitres chacun composé d’une bataille, exactement comme dans Fire Emblem. Ce ne sera pas le dernier point de convergence avec la référence du genre puisque l’écran de combat nous rappelle aux bons souvenirs du mythique Fire Emblem Path of Radiance : les personnages sont représentés en 3D sur un carte quadrillée avec ici et c’est important, du dénivelé. La gestion des distance doit être donc parfaitement réfléchie : corps à corps, magie et armes à distance cohabitent et il y a pas mal de paramètres à prendre en compte. Par exemple, attaquer en diagonale empêche l’adversaire de contre-attaquer : les armes et les classes permettant cela sont donc un atout à rechercher. Le dénivelé est, à l’instar d’un Super Heroine Chronicle, extraordinairement important à cause du bonus/malus de précision qu’il attribue.

Mais les subtilités de gameplay du titre de BandaiNamco ne s’arrêtent pas là. Dans Summon Night, il y a summon et ce mot n’est pas là par hasard. Chaque intervenant peut en effet invoquer un certain nombre de créatures (plutôt mignonnes) pour l’assister. Gouvernant les éléments et le soin, ces petits amis sont d’une importance croissance à mesure que le challenge augmente : les monstres les plus costaud doivent être terrassés par la magie, dont une étude approfondie s’impose avec tout ce que cela suppose de forces et faiblesses. Comme les armes, les pierres servant à appeler les monstres alliés peuvent être renforcées à la forge pour toujours plus de puissance.

En combat, l’invocateur pourra même se faire assister pour des personnages proches de lui pour donner plus d’effet à la magie, c’est le Summon Assist. Mieux encore, deux personnages peuvent unir leurs invocations pour faire appel à une bête plus impressionnante et surtout plus dévastatrice : le Summon Burst couvre une très grande surface, ce qui en fait l’atout maître de Summon Night 6. Attention cependant, le tir allié est activé et vous ne pouvez donc pas faire n’importe quoi avec la magie, sous peine d’envoyer vos propres personnages à l’infirmerie.

Après l’écran de victoire, les choix tactiques à faire sont encore nombreux. A chaque fois que les personnages éliminent un ennemi et encore plus pour celui qui abat le dernier), ils gagnent des SP à dépenser en statistiques ou nouvelles capacités actives ou passives. Ces dernières sont nombreuses et ont des effets extrêmement précis qu’il faudra bien analyser afin d’en tirer le maximum et parfaire le style de jeu qui vous plaît. Par exemple, Enishia peut ravitailler les MP des alliés sur les cases adjacentes, chose plus qu’utile à mesure que grandit l’importance des invocations. Connect permet aux personnages proches d’enchaîner deux attaques successives, item throw d’allonger la portée des objets, counter de contre-attaquer immédiatement et donc de gagner de précieux tours, etc. Les arbitrages sont d’autant plus nombreux que lorsque les personnages changent de classe, ils peuvent utiliser jusqu’à trois armes différentes, ce qui multiplie les capacités à acquérir. Bref, Summon Night 6 est un vrai bonheur pour les amateurs de micro-gestion qui aiment passer du temps dans les menus.

Avec un système de jeu aussi complet, Summon Night 6 aurait pu faire de l’ombre aux grands de la stratégie-RPG, si toutefois il ne gâchait pas son potentiel par certaines erreurs grossières, à commencer par sa difficulté. Le challenge est en effet extrêmement mal réparti, les missions étant tristement trop aisées sur les 2/3 du jeu. Il n’est en effet pas rare que vos personnages les plus entraînés prennent 1HP de dégât quelque soit l’offensive ennemie, et je parle là du mode difficile! On aura beaucoup plus de mal et donc de plaisir dans les derniers stades de l’aventure, où les monstres se font plus plus costauds. Par ailleurs, la mort n’est jamais définitive et on peut passer le relais à un membre de la réserve à n’importe quel moment. Attention toutefois, car un perso mis KO ne gagne aucun point d’expérience! Choix contestable, puisque cela ne fait qu’agrandir l’écart entre les forts et les faibles et déséquilibrer le casting.

Le jeu développé par Media Vision en coopération avec Felistella souffre hélas d’autres petites tares qui viennent ternir le tableau. La première chose que va faire le joueur de strategy-RPG en arrivant sur l’aire de combat est de faire tourner la caméra à 360 degrés pour évaluer la situation. Et là, c’est le drame : celle-ci “cale” à 90 degrés, impossible de voir la carte sous l’angle désiré! Ça n’a l’air de rien comme ça, mais dans la pratique c’est terriblement pénible. L’interface de combat n’est pas non plus des plus claires, les déplacements et menus d’action n’étant pas suffisamment intuitifs. Les déplacements, parlons-en : la distance de parcours moyenne des personnages est trop faible (et encore diminuée par le dénivelé). On a l’impression de ne pas avancer d’autant que de véritables “embouteillages” se créent entre les membres de votre équipe.

Les nombreux dialogues seront entrecoupés de quelques mini-jeux et activités annexes. La pêche est de la partie, très progressive avec divers hameçons à utiliser. La cuisine occupera également, à condition de mettre la main sur les ingrédients qui ne sont pas courants. Enfin, des missions secondaires vous demanderont de constituer des groupes de 3 personnages qui vont jouer dans une sorte de mode survie contre plusieurs vagues d’opposants. Petite particularité ici : vous ne dirigez pas les personnages, ils sont autonomes et il faut donc veiller à former une équipe qui aura l’avantage sur l’élément dominant chez l’adversaire.

D’un design qui s’approche assez des “vieux” Fire Emblem, Summon Night 6 est une réussite visuelle incontestable sur PSVita : l’animation ne faiblit pas, les graphismes sont propres et détaillés, les personnages quant à eux sont clairement magnifiques pour un jeu portable. Le jeu est strictement identique sur PS4, donc cette version salon ne présente pas un grand intérêt si ce n’est la possibilité d’enregistrer et de diffuser ses parties. Du côté sonore, c’est plus mitigé : les sons sont excessivement discrets et n’arrivent pas à tirer l’ambiance du jeu. Certaines musiques en revanche rendent le tout plus vivant, en particulier les thèmes du village tous très agréables, et la musique de victoire particulièrement entraînante.

Fort d’un système de jeu riche et d’un casting on ne peut plus complet, Summon Night 6 aurait pu être un référence du Strategy-RPG si l’aventure et le challenge avaient été plus équilibrés. Beau, mais pas toujours passionnant à suivre ou à jouer, il pourra sans doute intéresser les férus du genre par son design et la gestion des unités.

Ryuzaki57

Adorateur des JRPGs devant l'éternel et de jeux vidéo japonais en général, on me trouve aussi parfois dans des FPS, fusil sniper à la main. Écrire est une passion première pour moi : les arcanes du langage me fascinent, surtout en japonais, langue que j'ai commencé a apprendre en 2003. Je veux participer à un monde où tous les jeux, du plus grand au plus petit, puissent être respectés et reconnus à leur juste valeur. NOTE : J'interviens aussi de temps à autre sur jeuxvideo.com. Donc si vous voyez un test identique, PAS DE PANIQUE!

Vous pourriez également aimer

Un commentaire sur “[Test] Summon Night 6 Lost Borders

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *