Article mis à jour le 5 avril 2019.
Si vous ne vivez pas au fin fond d’une caverne, vous avez surement déjà entendu parler de près ou de loin de ce magnifique jeu qu’est Hotline Miami, sorti en 2014, édité et développé conjointement par Dennation, Devolver Digital et Abstraction Games ! Non ? Alors il est peut-être temps d’effectuer une séance de rattrapage ou bien encore un petit rafraîchissement de votre mémoire !
Le style de Hotline Miami ? Oh… euh.. on va dire que c’est : “Grand nettoyage”.
Le public ? Si vous avez déjà vu et apprécié massacre à la tronçonneuse ou les “grands hits d’impasses mexicaines” de John Woo ou Quentin Tarantino, il pourrait potentiellement vous intéresser…
Avant d’en dévoiler davantage par mégarde je vais vous demander très calmement de préparer votre PS Vita, sélectionner votre meilleur casque audio (avec de bonnes basses de préférence), et de vous installer confortablement loin de toute agitation… ça commence.
Prélude :
La première fois que l’on démarre la partie, Hotline Miami s’auto-introduit directement par une sorte d’entretien très bizarre avec des hommes masqués dans un appartement lugubre. Vous ne les connaissez pas mais ils vous connaissent et savent qui vous êtes au fond… Une fois passé, l’aventure va déboucher sur un tutoriel vous apprenant les bases de ce qui semble être votre nouveau job. Il pose également le décor de ce qui ne pourra être autre chose qu’une immense boucherie.
Vous vous trouvez donc en vue “de haut”, dans un environnement urbain ultra pixelisé et pourtant très détaillé. Il va falloir très rapidement apprendre à jouer des poings, attraper une arme, en faire usage contre des personnages qui pour l’instant ne sont animés par aucun réflexe ou intelligence (il sont débranchés on va dire :D).
Quelques phrases d’explications plus tard, vous aurez appris à trancher des gorges net au scalpel, tirer quelques coups de calibre dans des bides, et finalement “achever” vos vilains ennemis. On est donc bien mis directement dans le bain… le bain de sang.
Avant le massacre
Les phases d’interludes/introductions avant les niveaux se passent à votre domicile, se situant à Miami dans les années 80. C’est crade, il y a des vêtements partout, de la bouffe étalée au sol, parfois même une conquête en train de vider ses tripes en vomissant dans la salle de bain.
Un message sur le répondeur vous indique un RDV pour une activité tout à fait légale et honnête, mais que cache t-elle ?
Les messages sont très drôles : dératisation, accueillir des invités, s’occuper d’enfants terribles, remplacer un collègue qui a eu un problème d’estomac… toutes ces missions ne sont au final que de très jolies métaphores bien recherchées qui cachent un but bien plus macabre : dégommer et massacrer des vilaines bandes de voyous mafieux, qui ne trouvent rien d’autre à faire que d’effectuer les 100 pas, postés dans toutes les pièces, de tous les étages, de grands immeubles ou de maisons… Rien que ça !
Dirigeons-nous donc vers notre voiture, digne de “Retour vers le futur”, et RDV vers le futur… théâtre d’horreur.
Que le spectacle commence !
Tous les super-héros portent un masque, y compris ceux qui sont là pour liquider la vermine. C’est donc tout naturellement que Hotline Miami vous propose d’enfiler le masque de votre choix parmi une sélection (qui ne demandera qu’à s’étoffer).
Quelle dernière image terrible ces vilains garnements verront-ils juste avant leur mort ? Vous avez le choix entre : Richard une tête de poulet, Rasmus une tête de hibou frénétique, Tony le tigre, Aubrey le cochon… bref ! Le choix est large, mais pas pour l’instant !
Au delà de l’aspect esthétique, chaque masque vous apporte une ou plusieurs compétences qui sont détaillées de façon plus ou moins métaphorique là aussi. A vous de deviner et tester le “personnage” qui vous correspondra le mieux selon la situation.
La mission démarre et vous vous trouvez donc à côté de votre voiture, face à l’entrée principale d’un immeuble. Comme vous avez le don de voir les choses de dessus grâce à votre PS Vita, vous ne manquerez pas de constater qu’il y a du beau monde là dedans. Armés jusqu’aux dents ou en train de faire “popo”, les membres de ces bandes de brigands vous attendent de pied ferme.
Déplacez le doigt sur votre écran pour y voir clair parmi les pièces de l’étage en cours.
- Le stick analogique gauche pour déplacer votre personnage.
- Le stick droit pour viser à 360°.
- “L” ou “rond” pour attraper une arme (non il ne suffit pas de passer dessus) ou d’échanger avec une autre (oui les munitions ne sont pas infinies). Cela peut être aussi l’occasion de la balancer (dans la tronche de quelqu’un ?).
- “R” pour tirer / utiliser l’arme en cours / donner un coup de poing.
- Enfin “carré” pour suivre automatiquement l’ennemi le plus proche (très pratique). Autre possibilité encore plus pratique, toucher l’ennemi en question avec l’écran tactile.
Autant vous dire que si vous décidez pour une raison ou une autre de ne pas utiliser “l’auto-aim” vous allez décupler la difficulté du jeu car les sticks analogiques de la PS Vita ne se prêtent que mal à tout ce qui est “précision et rapidité en même temps”.
Les missions sont courtes et sont divisées par étages. Si vous mourrez au début du second étage, vous ne démarrez pas toute la mission de zéro depuis le rez-de-chaussée… ouf !
Je dis “ouf” car vous allez rapidement comprendre votre douleur : un seul dégât, une seule balle prise, un seul coup de cut ou de mâchoire de toutou sur votre bras et vous êtes mort !
De base vous n’êtes pas super équipé. On peut dire que vous arrivez les mains dans les poches. Il va donc falloir très rapidement trouver une arme (une seule peut être portée à la fois), parmi les nombreuses disponibles : AK47, UZI, couteau, batte de baseball, club de golf, fusil à canon scié, etc. Chacune dispose de sa portée, sa précision, son autonomie de chargeur ou encore sa discrétion…
Selon l’arme choisie il sera possible de tirer à travers certains types de murs (comme des baies vitrées par exemple).
L’autre alternative d’offensive sera l’usage de “coups de portes”, pour cela il vous suffira de vous diriger vers une porte pour qu’un éventuel vilain qui se trouverait par mégarde derrière, se prenne un violent coup de bambou dans le cou et parfois en décède… triste fin quand même.
En parlant de fin… n’hésitez pas à achever un bad boy cloué au sol après avoir pris une bonne dose de rouste qui n’aurait pas été suffisante à régler son compte du premier coup. Appuyez sur croix et voyez le résultat… bien gore.
Un jeu dont l’intelligence n’est pas que artificielle
L’IA de Hotline Miami est particulièrement sournoise et intéressante.
Si vous pensez qu’après avoir vaincu le tutoriel et le premier niveau vous êtes paré à tout, revoyez vos ambitions à la baisse car l’IA de ce jeu est une des mieux construite que j’ai pu connaître (même si elle est loin d’être parfaite).
Si elle essaye parfois de vous faire croire qu’elle est prédictive, n’en buvez aucun mot… peu de “run” se ressembleront dans une même partie. Vous pensez apprendre une chorégraphie de meurtres par cœur ? C’est loupé ! Tiens cet homme là n’était pas en train de se balader dans ce couloir la dernière fois. Oh un toutou, qu’il est mignon, tu fais quoi ici ? ***CROC** aie !!! ***WASTED***…
Les chemins empruntés, les armes, la rapidité de réaction, l’acuité auditive, etc. des “gardiens des lieux” sont complètement aléatoires. Si certains n’attendrons qu’un bruit de tir ou un rapide face à face de votre part pour vous fondre dessus, d’autres seront plus proactifs et tenteront de vous prendre à revers… les coquinous.
Je l’ai déjà dit, les armes à feu sont très bruyantes. Cela peut être un fléau pour vous, tout comme quelque chose que vous pourriez tourner à votre avantage.
Et c’est là que l’on se rend compte que l’on est sans cesse en train d’élaborer des stratégies de plus en plus fine pour soit : s’infiltrer en douceur et dégommer en silence, attirer à soi les vilains, ou bien encore foncer dans le tas et… mourir instantanément.
À vous de voir avec votre feeling laquelle est la meilleure à un moment donné, ou entre lesquelles basculer au bon moment. Par exemple infiltration et meurtres au cut (couteau), puis appât sonore, puis tuerie de masse en règle.
Au fait, ne traînez pas, ces types là ont des réflexes de folie et n’hésiteront pas à vous planter 1 dixième de seconde après vous avoir aperçu.
Fin de partie
Vous n’avez pas réussi à survivre ? Il faudra recommencer l’étage en cours.
Et c’est là que Hotline Miami est vraiment bien fait. En cas de mort, le respawn (réapparition) est instantané. Il est donc impossible de se relâcher ou se décourager tellement le jeu a de l’emprise sur vous. Une fois une session démarrée j’ai souvent eu beaucoup de mal à décrocher : “Allez, cette fois-ci je vais m’en sortir, j’y arriverais, en plus je suis au deuxième étage. Argh non ! Bon allez cette fois-ci c’est la bonne…”
Finalement, vous avez réussi à survivre et tuer tout le monde ? (oui il n’y a rien d’autre à faire que d’éradiquer son prochain dans ce jeu). C’est très bien, bravo !
Pour vous récompenser, votre partie est passée en revue :
Un total des points est calculé, tenant compte d’énormément de paramètres dont :
- la prise de risque du joueur,
- sa rapidité,
- sa dextérité,
- les combos etc…
Une note digne de l’école primaire vous est même attribuée.
Si vous réussissez à collecter assez de points vous serez en mesure de débloquer de nouveaux masques, et donc de nouvelles compétences.
Par ailleurs des armes inédites seront mises à votre disposition dans les niveaux passés et à venir.
Une fois toutes ces gentillesses à votre égard terminées, ce n’est pas fini, RDV dans une pizzeria ou un vidéoclub pour aller chercher votre vraie récompense et passer un petit moment de discussion avec le propriétaire des lieux, avant de retourner à la maison, s’endormir, et commencer une nouvelle “journée boucherie” par la suite. Ainsi va la vie “Métro, pruneaux, dodo”.
Ah ! J’allais oublier ! Hotline Miami propose un classement en ligne des meilleurs scores, dans lequel vous verrez ceux du monde entier et surtout ceux de vos amis, pour chaque niveau. Autant vous dire que vu les scores de malade, je ne figure pas dans les tops et qu’il y a des rois du combo !
Graphiquement parlant
Si on se rapproche davantage d’un Retro City Rampage amélioré que d’un Doom 3, graphiquement la sauce prend assez rapidement. Le style rétro mélangé au très grand niveau de détail et de variété d’objets et décors, font de Hotline Miami un pur bonheur pour les yeux. Certains adoreront d’autres non, je vous laisse là seul juge.
La vue de dessus et très fluide et bien pensée, les effets de tilt (la vue penche légèrement de quelques degrés) ainsi que les effets de parasites font qu’on n’a aucune impression de se retrouver dans un jeu 8-bit à l’ancienne où les lignes sont bien droites, les angles parfaits, et l’ennui total…
De même, le style graphique “dessin pixelisé” des masques, personnages… – de tout en fait ! – est vraiment réussi et donne une impression d’aboutissement du boulot dès l’écran de démarrage du jeu.
Une bande son inégalée
Un des très gros points forts de Hotline Miami est sa bande sonore. L’ambiance, la musique, les bruitages d’un jeu, je l’ai déjà dit maintes fois, sont vitaux dans la construction de son identité et sa dynamique globale.
Les musiques style électro pop de “Jasper Byrne” ou encore “M | O | O | N”, pour ne citer qu’eux, sont particulièrement entraînantes et participent entièrement à l’envie de jouer, jouer, et rejouer encore. Pas d’interruption sonore lors d’une partie en cas de mort, la musique continue et vous file une pêche d’enfer !
C’est rythmé, c’est plein de bonnes basses, à la fois relaxant et enivrant… clairement ce qui participe – au moins pour moitié – à l’engouement et l’emprise que le jeu aura sur vous.
J’aimerai en dire plus mais mon avis sur la musique est ultra subjectif et ultra vif : c’est juste de la bombe ! À tel point que j’ai acheté les différentes musiques et qu’il ne se passe pas une journée de travail où elles ne passent pas dans mon casque.
Conclusion
Vous l’aurez compris, Hotline Miami est pour moi un énorme coup de cœur.
Son IA, ses graphismes, son esprit taquin, la bande son sublime, la trame de l’histoire, la scénarisation, sa difficulté try-hard… tout y est pour passer un bon moment !
Que ce soit pour une courte session ou une nuit entière Hotline Miami s’y prête sans soucis. Bizarrement il sera rare d’avoir envie de jeter sa PS Vita par la fenêtre après une énième mort. Même s’il est hard, très hardcore, à aucun moment on ne souffre d’impression de punition ou d’injustice. Ce qui nous pousse à nous améliorer ou -au pire- reporter le massacre.
Hotline Miami
9,99 €Les plus
- L’humour des dialogues (en français !) et situations.
- Des graphismes uniques.
- Une bande son déjantée.
- Une difficulté qui pousse à l’amélioration.
- L’IA et les différentes stratégies d’attaques.
Les moins
- Une difficulté qui pourra décourager certains
- Des contrôles parfois compliqués sur Vita.
- Trop addictif… ah si, ça on a aimé.
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Excellent jeu, auquel je n’ai absolument rien compris au scénario tellement il est confus, mais tellement addictif.
Je l’ai platiné dans la douleur 🙂
Pour info, le 2e volet, excellent lui aussi, possède un mode hard qui peut rendre fou, et un scénario encore plus obscur.
Super test qui correspond tout à fait à ce que j’avais ressenti à l’époque sur ce jeu de malades. Quelle ambiance ! Je n’ai pas compris grand chose non plus à l’histoire au final, mais c’est vraiment un incontournable qui mérite le détour.
Le second épisode est, à mon goût, beaucoup plus difficile ! 😀