[Test] Kenka Bancho Otome : baston et féminisme sur PS Vita

On est nombreux, très nombreux même à constater que les héroïnes d’otome games sont souvent de méga cruches. Et puis il y a eu Kenka Bancho Otome. Cet otome game développé par Red Entertainment Corporation et édité par Spike Chunsoft (oui, les mecs derrière la série des Danganronpa, vous pouvez vous mettre en PLS) est sorti en 2016 sur PS Vita au Japon suivi d’un fandisc l’année suivante. Succès critique et plébiscité par le public occidental, Kenka Bancho Otome explose avec fracas les clichés des otome games.

Alors que les fans occidentaux attendent une localisation, je me suis lancée dans ce qui se révèle être l’otome le plus barré et le plus féministe de l’histoire du genre. Un must have qui a réussi l’exploit de rentrer dans mon Top 3 des meilleurs otome games jamais sortis.

— Synopsis —

Hinako Nakayama est une orpheline, où du moins jusqu’à ce qu’elle croise la route de son frère jumeau, le jour de la rentrée scolaire. Ce dernier, petit chiot apeuré (mais machiavélique) a l’idée d’échanger leurs uniformes scolaires. Hinako, qui désormais s’appelle Hikaru Onigashima rentre à l’Académie Shishiku connue pour ne comporter que des petites frappes utilisant plus leurs poings que leurs cerveaux. Qu’à cela tienne, notre héroïne a été formée aux arts martiaux depuis sa tendre enfance et est bien décidée à en découdre. Si elle doit se faire passer pour un garçon, c’est bien comme fille qu’elle va affronter les problèmes et surtout, mettre des mandales à tous ceux qui se mettront en travers son chemin. Hilarant.

— Les personnages —

♥ Hinako Nakayama : L’héroïne. Au coeur du plan machiavélique de son frère jumeau, elle doit se faire passer pour lui dans un collège de délinquants. D’un sang froid sans pareil, elle assume complètement ce rôle et en impose assez vite grâce à son talent inné pour les arts martiaux. Cependant, elle doit faire face à de nombreuses rumeurs perfides mais peut alors compter sur ses amis qui lui témoignent une amitié sans faille. Autant dire que Hinako en impose et qu’elle se révèle réellement forte face à des garçons qui sont parfois assez misogynes.

 

 

 

 

Rintaro Kira : Elève de deuxième année, Rintaro se révèle plutôt froid et pas spécialement bavard. Il se tient relativement à l’écart des conflits même si sa force n’est pas à prouver. Cependant, son sens de l’observation en font un ami sur qui on peut compter, intervenant lorsque la situation l’exige. Un bon gars qui en sait évidemment beaucoup plus sur notre héroïne que les autres et qui ne tarde pas pour découvrir la supercherie.

 

 

 

 

 

Takayuki Konparu : Considéré comme l’élève le plus fort des premières années, Takayuki devient rapidement ami avec Hinako/Hikaru notamment après s’être pris une branlée mémorable. Derrière son air renfrogné se cache un vrai marshmallow, proche de ses frères et soeurs (en nombre, on précise) et un réel ami. Enfin, quand il veut bien l’admettre. ^_^

 

 

 

 

 

Totomaru Minowa : Elève de la même classe que Hinako/Hikaru, il est son premier vrai adversaire, qu’elle met rapidement au tapis. De ce fait Totomaru devient alors son allié le plus fidèle, rejoint plus tard par Takayuki. De bonne humeur et d’une grande gentillesse, Totomaru est le bon copain avec qui on peut aller à la salle d’arcade et passer du bon temps. A savoir que son apparence de délinquant est compensée par des capacités intellectuelles supérieures à la moyenne du lycée, ce qui sera l’un de enjeux de sa route.

 

 

 

 

♥ Yuuta Mirako : Ce frimeur de première, élève de seconde année est également idol à ses heures perdues. Toujours entouré de groupies hystériques, Yuuta cache un traumatisme de ses années collèges et son apparence d’idol est là pour compenser ce qu’il a vécu. En recevant de l’aide de la bande à Hinako/Hikaru, il en devient rapidement un membre, reconnaissance notre héroïne à sa juste valeur. A savoir que lui et Rintaro sont en concurrence pour savoir qui est le plus puissant entre les deux. A côté de ça, il se révèle courageux et mature et fut ma plus grande surprise du jeu.

 

 

 

♥ Houo Onigashima : Elève de troisième année, il est également le frère de Hikaru. Lui et ce dernier ne s’entendent pas spécialement bien et il mettra un bout de temps à se rendre compte que Hinako/Hikaru a substitué l’apparence et l’identité de son frère. Ce qui lui permettra alors de comprendre beaucoup de choses, notamment le comportement plutôt amical de cette dernière. Pour le reste, vous l’avez compris, c’est aussi son frère, enfin plutôt son demi-frère vu qu’ils n’ont pas la même mère. Bref, Houo est considéré comme le plus fort du lycée, il a d’ailleurs réussi l’exploit d’avoir la main-mise sur l’école en un seul mois.

 

 

 

Kenka Bancho Otome test & avis sur PS Vita

— Girls : 1 Boys : 0 —

Il n’est pas compliqué de comprendre le succès de Kenka Bancho Otome. Le jeu fait voler en éclats nombre de clichés et n’hésite pas de faire de l’héroïne un personnage fort et actif. Autant dire que quand on a l’habitude des serpillières qui attendent que leur prince charmant vienne à leur secours, cela met une claque. Oui, Hinako est devenue ma best waifu tellement elle est classe, forte et d’un sens de l’amitié qui nous font oublier que c’est une fille… Parce que oui, les situations ont plus l’air de bromance et on s’attache énormément au trio qu’elle compose avec Minowa et Konparu. Rejoints plus tard par Mirako et Kira, le groupe possède une alchimie contagieuse et on a envie de rentrer dans la lucarne de la PS Vita.

Là où Kenka Bancho Otome fait fort c’est qu’ils ont certains des tares machistes qui ici trouvent une résonance particulière puisque les garçons se font remettre à leur place et qu’on assiste ainsi à une prise de conscience de leur comportement. Rien de méchant on vous rassure même si Mirako m’a au départ donné des envies de meurtres (mais c’est la faute de son seiyuu) pour finalement devenir un personnage attachant et formidable. Mais au final, le fait que chacun se prenne une mandale réussi à outrepasser toutes leurs tares indécrottables. Comme quoi, mettre des coups de poings ça calme. Plus sérieusement, le jeu s’aventure autant dans la comédie scolaire que le shonen baston, donnant à voir un mélange assez improbable pour un jeu de drague. D’un autre côté, difficile de cracher sur Kenka bancho otome tant il est une bouffée d’air frais face à un genre qui a énormément de mal à sortir de ses clichés habituels.

On peut toujours reprocher au titre d’être plus accès tranche de vie que romance mais il est intéressant de voir évoluer Hinako dans le rôle de Hikaru et de devoir faire face à des choix face à ses amis. Kenka bancho otome ne cache en effet pas que les personnages sont parfois fortement misogynes et que la vérité sur l’héroïne sera désarçonnante. Quelque part, le fait que Hinako/Hikaru utilise sa propre force pour vaincre les garçons légitime sa position. Ainsi, on assiste à un titre qui fracasse le genre otome de façon spectaculaire en évitant de faire de son héroïne une éternelle princesse incapable de se défendre.

Pour autant, le jeu n’oublie pas sa romance et c’est autant parce que Hinako est une fille qu’elle réussit brillamment à braver tous les obstacles. Elle n’hésite pas à aider ses amis qui affrontent chacun des problèmes plus ou moins importants dans leurs routes. Pour le coup, le jeu évite les dramas inutiles et les situations, même si elles sont assez barrées, restent réalistes. Kenka bancho otome est donc un titre qui brille autant par sa fraicheur que son histoire efficace. Je rajouterai que le jeu est admirablement SAFEPas d’abus, pas de violences physiques, psychologiques ou sexuelles. De quoi être estomaquée et se demander comment on va pouvoir revenir à tous ces otomes où l’héroïne se fait brutaliser…

Kenka Bancho Otome test & avis sur PS Vita

— Le système —

Kenka bancho otome risque probablement de vous donner du fil à retordre, le jeu mélangeant simulation et jeu de baston. En effet, les deux systèmes cohabitent pour alimenter une jauge spéciale : lus vous vous battez, plus la jauge bleue augmente au détriment de la jauge rose. Il vous faudra alors faire preuve de stratégie pour éviter que l’une augmente plus que l’autre. Elles déterminent en effet les fins que vous obtenez. Si votre jauge bleue est plus importante, vous finirez sur la fin « meilleurs amis » et à l’inverse, si la rose est supérieure, vous aurez droit à la fin romantique.

Le jeu de baston fonctionne comme un jeu de rythme où il faut appuyer au bon moment sur différentes touches. Plus vous avancez dans le jeu, plus les combats se corsent même si le tout reste largement abordable et que vous pouvez recommencer à l’infini si vous échouez.

Je dois vous avouer que le système est loin d’être simple à prendre en main, malgré différentes phases de tutoriel. Sachez également que pour éviter les mauvaises fins, vous devrez accomplir un certain nombre de combats avant la fin d’un temps imparti. Autant dire que pour ceux qui pensaient que les deux jauges seraient faciles à contrebalancer, vous vous mettez le doigt dans l’œil. Une fois le système assimilé, il vous faudra faire preuve d’attention pour gérer votre partie.

Enfin, le jeu possède un système de carte interactive où se déplacer à différents moments du jeu. Des points d’exclamations vous indiquent les events et les combats à mener. Si certains sont optionnels, d’autres sont nécessaires pour faire avancer l’histoire. Vous devez d’ailleurs passer du temps avec le garçon de votre choix pour débloquer sa route.

Autant dire que Kenka bancho otome est un jeu relativement complet qui rappelle la belle époque des otome games de type simulation qui ont progressivement été mis au placard, malgré leurs succès commerciaux.

Kenka Bancho Otome test & avis sur PS Vita

— Les graphismes —

Difficile de reprocher quelque chose à Kenka bancho otome à l’exception d’un détail : les sprites non-animés des personnages tiers du jeu. Les personnages principaux ont en effet droit à des animations de visage et des sprites bougeant de façon fluide à l’écran selon les réactions. En revanche, les PNJ tiers doivent en se taper des têtes de poissons morts. Une hérésie. Franchement, à ce niveau, autant de pas les faire afficher graphiquement à l’écran. Qu’à cela ne tienne, le jeu compense par des couleurs vives et des CG de qualité. On peut également saluer le chara-design particulièrement efficace et agréable à l’œil.

Kenka Bancho Otome test & avis sur PS Vita

— Avis final —

Je dois vous dire que je n’attendais pas grand chose de Kenka bancho otomeCependant, le fait d’avoir d’avoir une héroïne forte, badass et qui met des raclées à des garçons était forcément intriguant. On a tellement l’habitude des potiches qu’on espère, au fond de nous, d’enfin incarner un personnage fort. Avec Kenka bancho otome, c’est désormais chose faite et Hinako/Hikaru est devenue l’héroïne ultime. En plus d’affronter des garçons à armes égales, elle est douce, loyale et d’une force morale qui la rend attachante et brillante. J’ai été conquise par elle et je l’aime tellement qu’elle mérite à elle seule d’avoir droit à un haie d’honneur.

Evidemment, le jeu ne possède pas un scénario de fou et s’aventure dans la tranche de vie adolescente même si on y affronte nombre de délinquants, ce qui donne une atmosphère shonen pas déplaisante. Et en plus, comme c’est nous qui donnons les coups, cela rend la chose encore plus sympathique. Ne croyez pas que j’aime la violence mais pour une fois qu’on est pas obligé d’attendre que nos chevaliers viennent nous sauver des méchants pas-beaux, il y a de quoi se délecter de mettre soi-même la patté à ceux qui nous cherchent la misère. Chaque route aborde des thématiques habituelles des séries adolescentes mais le tout est très largement efficace pour prendre aux tripes.

Que dire des personnages ? Que dire de la bromance ? Parce que Kenka bancho otome c’est aussi ça. Des personnages qui s’entraident et font la part belle aux amitiés solides peu importe la situation. Derrière l’argument « hou l’héroïne est un mec » se cache évidemment une histoire d’amitié forte et virile (sans déconner). Je me suis profondément attaché à ma bande de copains et j’ai juste envie de passer du temps avec eux tellement ils ont été incroyables. Et autant dire qu’on oublie presque, au cours de l’histoire, d’être dans un otome game. Clairement, Kenka bancho otome est un otome indispensable, qui donne la pèche et redonne foi en l’humanité. Peut-être le meilleur otome game jamais sorti tant il y a derrière une vraie prise de risques de faire un jeu entièrement safe.

Kenka Bancho Otome

8.5

Gameplay

9.0/10

Graphisme

7.5/10

Son

9.0/10

Durée de vie

9.0/10

Histoire

8.0/10

Les plus

  • Une héroïne qui en impose.
  • Un système de combat aussi drôle que sympathique
  • Un scénario solide qui évite bon nombre de clichés

Les moins

  • Personnages secondaires statiques
  • Il faut aimer la romance scolaire japonaise
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Enid

Joueuse de visual novels et d'otome games.

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