Pato Box est un jeu PS Vita à part. Très à part. D’une part parce qu’il n’est pas disponible sur le PSN européen (il fait partie de la collection « Play Exclusives« , une vente limitée réservée au site d’import Play-Asia), d’autre part parce que les personnes du studio Bromio ont placé leur création sous le sceau de l’originalité.
Une histoire de boxeurs, avec des graphismes monochromes dans la peau d’un héros mi-homme mi-canard : décidément Pato Box ne fait rien comme les autres, et casse les codes auxquels nous sommes habitués dans le domaine du jeu vidéo !
Attirer l’attention par la marginalité c’est bien. Mais nous les joueurs, on veut une expérience qui balance, du gameplay qui claque, des features qui assurent. Si tout le monde est d’accord, on va donc déballer sauvagement notre collector, et mettre l’indécente cartouche dans notre console pour répondre à la question suivante : est-ce que Pato Box assure au delà de sa démarche artistique, ou est-il préférable de le laisser prendre de la valeur la poussière sur son étagère ?
Canard déconfit
Dès le menu, Pato Box m’a rassuré : pas de loading intense, pas de tutoriel / options / catalogue de DLC. Un bouton start sobre mais soigneusement animé m’amène sur le tuto où je manie un peu ce canard qui porte le prénom de « Patobox ». Le tuto me laisse comprendre que toutes les commandes du titre seront à base de coups de poings. Gachette gauche coup de poing gauche. Gachette droite, crochet du droit. C’est bon ça : on aura pas besoin de trop réfléchir !
Trente seconde après je suis projeté au cœur de l’aventure, sur un ring face à un adversaire : le vil Kilpatrik. Au début c’est pas facile : le sprite de l’esquive traduit la lourdeur des coups, et les crochets mettent un certain temps à partir. Je lui rentre dans le lard, je prends de l’assurance, je commence à trouver le bon rythme.
Malgré la simplicité des commandes à 2 boutons le gameplay est intéressant. Je sens que je commence à prendre les choses en main et je m’apprête à finir Kilpatrick mais soudain les coups sont plus longs, l’écran devient baveux, les commandes semblent déconner. Le mec qui était à deux doigt de perdre m’étend sur le ring. Tout était calculé : je comprend que Patobox vient de se faire jouer un vilain tour par l’organisateur du match ! Et ça ne va pas se passer comme ça, foi gras de canard !
Un coin pas tranquille
Oui, bon, j’avais un autre jeu de mot en tête mais pour toi lecteur vegan, je me suis retenu. Patobox est donc abandonné comme une vieille chaussette au milieu de la rue après une défaite cuisante sur le ring. Mais c’était sans compter l’intervention de Faith : une alliée précieuse qui cherche à combattre la société organisatrice des matchs truqués. Cette société nommée Deathflock se trouve accessoirement être une multinationale bien malfaisante… C’est donc dans l’immense building du siège social que se déroulera notre aventure.
Il va falloir explorer chaque étage et résoudre tout un tas d’énigmes plus ou moins loufoques : trouver un costard et une cravate pour que le videur nous autorise à rentrer au casino, jouer au bowling en lançant des chaises de bureau, et aussi des trucs de bonhommes plus sérieux du genre éviter les caméras de sécurité et se faufiler au milieu de rayons laser.
Quand toutes les quêtes d’un étage sont remplies, on accède au boss du niveau, qu’il faut combattre vaillamment. Les niveaux s’enchaînent jusqu’à pouvoir savourer sa vengeance et régler son compte au PDG de Deathflock.
Des collectibles sont également disséminés ici et là (les « patokens ») et pour les furieux, un mode arcade est disponible pour ne pas se refaire le mode histoire en boucle.
Ça t’en bouche un coin ?
Pour évoluer dans ce monde noir et violent, on navigue avec le stick gauche comme on le ferait dans un FPS classique. Le rendu monochrome est sublimé à la fois par l’animation 3D et la l’incroyable musique typée synthwave. Ce mélange artistique donne à Pato Box ce petit quelque chose qui rend l’expérience inoubliable et poignante, comme un bon bouquin. L’ambiance électrique captive quiconque enfile le casque, console en main.
Son scénario décrivant la lutte du bien contre la multinationale diabolique, couplé à son univers riche et détaillé font que l’on aimerait retrouver Pato Box au rayon comics de son libraire, à côté de Sin City ou du Batman de Frank Miller. Plusieurs grand sujets de société seront abordés dans Pato Box. Les employés exploités n’ayant pas d’autre choix que de subir un travail qu’ils détestent, les modifications génétiques véhiculées par nos aliments, ou encore la croissance inquiétante des multinationales qui prennent parfois le dessus sur les états.
Alors certes notre avatar à bec n’a pas grand chose à dire puisqu’il est complètement muet, y compris lors des phases de dialogues, mais ce n’est pas le cas des développeurs Mexicains de Bromio qui n’hésitent pas à dénoncer le cynisme politique et faire passer un vrai message au travers du jeu!
Coinclusion
Ce jeu est une des excellentes surprises de 2019. Son esthétique à la Madworld, son gameplay à la Punchout, sa bande son à la Hotline Miami se conjuguent incroyablement bien ensemble pour former une expérience baignant dans l’humour et la noirceur. Le titre est long et exigeant, son scénario est brillant : si vous avez l’occasion de mettre la main sur ce jeu, foncez, car Pato Box défonce tout !
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J’ai bien fait de me le prendre alors. De retour chez moi je le déballe direct. Ces derniers temps j’avais pas pris toutes les sorties physiques, il y avait trop de jeux pas digne d’intérêt selon moi… Utiliser le stock de cartouches restantes est discutable pour certains petits jeux. J’attends toujours Binding of isaac en physique, mais c’est mort là je pense ?
Tu as bien fait en effet ! Je vais également le commencer d’ici peu. Il faut se dire qu’il faut acheter les jeux qui nous plaisent, pour pouvoir y jouer ensuite.
Concernant Binding of Isaac, cela fait un moment que Nicalis nous mène en bateau, espérons que ça se fasse …
https://planetevita.fr/the-binding-of-isaac-rebirth-esrb-psvita/