Attention, Side kicks! risque bien de vous en mettre plein la vue. Cet otome game développé par Extend et Toybox Inc est sorti en exclusivité sur PS Vita en 2017. Nombreux sont les otomes games mélangeant enquête et mystère mais peu réussissent à être bon du point de vue de la narration. Collar x Malice est un des exemples marquants de ces dernières années. Après un 7’scarlet intéressant mais un peu brouillon, qu’en est-il de Side kicks ?
— Synopsis —
Inori est une jeune fille en apparence normale recrutée par la police de Sakrada pour ses talents prophétiques. Elle est en effet capable de voir, sur une poignée de secondes, le futur. Elle rejoint un unité spéciale appelée Side Kicks. Chaque membre possède des compétences spéciales utilisées en particulier sur les affaires policières complexes ou qui n’aboutissent pas. Au centre des diverses enquêtes qui parsèment les routes du jeu, celle du Rain Killer qui, comme son nom l’indique, commet de nombreux crimes sous la pluie…La diffusion d’une drogue aux nombreux dégâts n’arrange pas les choses pour la police qui doit donc gérer aussi bien un trafic de drogue mortel qu’un serial killer vicieux…les membres du Side Kicks ont du pain sur la planche !
Et oui, je sais, ça fait pas du tout résumé d’otome game mais que voulez-vous…ça donne vachement plus envie non ?
— Les personnages —
Inori : Notre héroïne, renommable (mais perso, j’ai gardé son nom…vu qu’il est voicé par les personnages, ça fait moins tâche dans les dialogues) est une jeune fille au don de clairvoyance. Elle peut en effet voir de courtes scènes du futur, ce qui se révèle être moins pratique que initialement prévu. Elle rejoint le groupe Side Kicks dans le but de résoudre différentes affaires de vente de drogues ainsi que celle du Rain Killer. D’un naturel bienveillant, elle tâche d’être utile pour chaque membre.
Chika : Le tsundere de service. Membre de Side kicks, c’est une vraie tête brûlée qui ne croit pas du tout aux dons d’Inori (en même temps, c’est compréhensible) Il est le premier membre de l’équipe ciblé par différentes attaques de criminels, ce qui résulte d’un moment hilarant où il change de personnalité suite à un choc sur la tête. Sa route est la première accessible au début du jeu avec celle de Hibari.
Hibari : Profiler dans la police, Hibari est spécialisé dans la psychologie criminelle, rôle essentiel dans l’affaire du Rain Killer. D’un profil plutôt « charme ravageur à deux balles », sa personnalité n’est pas simple à cerner et il se révèle particulièrement dangereux dans ses capacités de déduction. Sa route est disponible dès le début du jeu.
Nora : Journaliste, il s’incruste régulièrement dans l’office de Side Kicks, leur filant de nombreux filons tout en s’intéressant d’un peu trop près à l’affaire du Rain Killer…de quoi en faire un parfait suspect. En effet, Nora sait beaucoup (trop) de choses et il est celui sur lequel mes premiers soupçons se sont portés, dans le début du jeu. Sa route ouvre la seconde partie de l’histoire.
Riko : Il fallait un shota pour le cahier des charges. En apparence, Riko est plus sympathique. Plus jeune membre de Side Kicks, il a été recruté pour ses capacités mentales, à savoir qu’il est capable de garder en mémoire de nombreux détails grâce à son sens de l’observation. Plutôt joyeux et positif, il apparait effacé jusqu’à la True End. Clairement le meilleur personnage du jeu.
Shishiba : Dans une équipe, la présence d’un hacker est nécessaire, n’est-ce pas ? Plutôt taciturne, Shishiba n’en est pas loin un pilier du groupe, qui certes, s’il est moins énergique que Chika et Riko possède des habilités hors normes en informatique. Il se retrouve temporairement chef des Side kicks! mais son incapacité à gérer les imprévus ainsi que l’échec d’une mission le mettra dans une position délicate, lui faisant même penser que son rôle n’est pas essentiel dans l’équipe.
Tatewaki : Leader de Side Kicks, Tatewaki a formé le groupe pour pouvoir résoudre de nombreuses affaires non résolues dans la ville de Sakrada. Reconnu pour ses capacités de leadership, il s’avère que sans lui, l’équipe a bien du mal à fonctionner…comme en témoigne la route commune. Sa route est en réalité la True End du jeu que l’on débloque à la toute fin.
— Everything but the rain —
C’est toi le tueur ! Non c’est toi ! Mais en fait c’est moi ! Quoi, toi ?? Vous l’aurez compris, Side kicks! c’est un peu un cirque ambulant. Un mauvais cirque. Le jeu vous trimballe pendant une partie de son intrigue sur des histoires aussi trépidante qu’une série policière de seconde zone avant de se rendre compte, arrivé aux 3/4 du jeu, qu’il serait temps de boucler l’intrigue. Et si vous pensez qu’il n’est jamais trop tard, sachez que si. En effet, Side Kicks! ne gère absolument pas son intrigue qui, sur bien des aspects est plutôt intéressante. On y parle complot, traffic de drogues et vengeance et les personnages paraissent tous bien suspicieux lorsqu’on attaque la route commune. Malheureusement, comme dit plus haut, nombre d’entre-eux sont rapidement écarté de l’intrigue au profit de…ben on ne sait pas trop mais une chose est certaine : ils sont bien trop mal exploités.
Pourtant, une fois la True End engagée, le puzzle prend forme et la narration devient enfin intéressante. On commence alors à douter de certains personnages et à se poser des questions. Ce n’est pas seulement la pluie qui nous rend amer, l’histoire l’est tout autant. Pour autant, cela ne sauve pas Side kicks! d’une impression de gâchis et l’enchainement de révélations ne fait que rendre le tout incroyablement difficile à encaisser. Evidemment que le choc est retentissant mais on est très loin de ce malaise dont Collar x Malice nous avait servi lorsque le jeu nous plaçait dos au mur, à devoir écrire le nom du traitre.
Ici, l’enquête n’est jamais directement dans nos mains et on assiste, tout comme notre héroïne à l’impuissance de la situation. Les bad ends, au nombre de quatre, ne suffisent absolument pas à ressentir un quelconque danger. Bref, derrière un problème évident de narration, on se retrouve avec un titre à potentiel énorme, aux moyens techniques présents mais avec encore, un certain manque quelque part. Tout autant on adhère aux efforts mis dans ce titre, Side kicks! reste aussi amer que sa fin.
— Le système —
Point qui fâchera certains, Side kicks n’est pas un otome classique où l’on choisi son chouchou passé la route commune. A l’instar de 7’scarlet, le jeu oblige le joueur à suivre les routes dans un ordre bien précis, cela pour éviter de se gâcher le scénario. Personnellement, j’apprécie énormément ce genre d’initiatives, surtout sur des jeux à ambiance policière, puisque on assiste à une construction narrative intelligente. Ainsi, il faudra faire toutes les routes pour débloquer la True End et découvrir la vérité derrière le Rain Killer. En passant, je vous déconseille fortement de jeter un oeil aux CG du jeu, vous risquez de vous spoiler bien comme il le faut.
Au niveau du système de choix, le jeu est assez complexe puisque nombre de réponses n’ont pas de répercussions réelles sur l’avancement de l’histoire. C’est peut-être le plus gros point faible du jeu, à savoir de nombreux choix « inutiles », d’autant plus que le jeu possède un ordre prédéfini de route, alors ce n’est absolument pas une question de choix affectif et/ou de personnage, même si des jauges existent.
Pour le reste, Side kicks possède l’essentiel du matériel technique, à savoir une galerie CG et des options plutôt fournies…dont la possibilité de sauter jusqu’au prochain choix. Et autant vous dire que c’est plutôt une bonne initiative vu la longueur de la route commune. Le jeu possède des features qui, au delà d’une simple collection de CG, vous demandera de trouver toutes les notes éparpillées dans le jeu, débloquer toutes les scènes de Shishui ainsi que les messages des membres de Side Kicks. Si ce n’est pas forcément le plus essentiel dans un visual novel, ce jeu de piste permet de parcourir le jeu dans tous ses recoins, ce qui n’est pas un mal non plus. De toute façon, plus vous avancerez, plus vous aurez envie de connaître la vérité.
— Les graphismes —
Bon alors, disons-le d’entrée de jeu : Side kicks met une tatane à toute l’industrie des otomes games. Je ne pensais pas dire ça après Ken ga kimi qui plaçait la barre très haute mais on est là face à un parti-pris graphique tout simplement hallucinant. Plus que des sprites animés et vivants, les arrières-plans le sont également avec des effets de lumières et d’animation et le jeu nous balance de nombreux plans entièrement animés. A l’écran, c’est un dynamisme de lecture exceptionnel sans parler de la mise en scène qui bénéficie alors d’une qualité monstrueuse. Les personnages ont en effet un grand nombre d’expressions et de positions qui rendent les dialogues particulièrement vivants. Les CG ont également de nombreuses variations pour dynamiser les scènes importantes. Bref, Side kicks! est le haut du panier et vous fera regretter de nombreux otome games où s’alignent des sprites non-animés aux regards vides…
— Avis final —
Side Kicks! aurait pu être un grand jeu. Aurait pu car malgré une intro qui démarre en trombe, le scénario s’essouffle rapidement. En effet, les quatre premières routes du jeu ne nous apprendront rien sur le Rain Killer. A peine est-il abordé et ce n’est pas les antagonistes mis en avant qui sauvent vraiment l’histoire. Il faudra attendre la route de Nora pour que les choses bougent enfin. Et encore c’est vite dit, c’est Tatewaki qui détient le statut de True End. Malheureusement, ce n’est qu’un goût amer de déception qu’on a, tant le jeu nous a trimbalé avec des histoires plus que moyennes.
J’ai lu beaucoup de critiques disant que Side kicks! était meilleur que 7’scarlet. Je n’en suis pas si sûre. Certes, ce dernier était loin d’être parfait mais l’intrigue fonctionnait bien mieux. En l’état, ce qui pose problème avec Side kicks! c’est que si l’identité du Rain Killer est tout aussi surprenante que déchirante, les révélations sont très mal amenées et interviennent uniquement dans la True End. De ce fait, la partie suspicions est beaucoup moins stressante pour le joueur. Okay, on veut savoir qui tue des gens sous la pluie MAIS elle est où la tension ?
Evidemment, tout n’est pas à jeter dans Side kicks!. Graphiquement le jeu est plutôt beau et les animations plus que réussies. Mais c’est un peu tout ce qu’à le jeu pour lui. Si l’écriture n’est pas mauvaise, elle manque surtout d’éclats. Je pense aussi que j’en attendais beaucoup trop, m’attendant à la qualité d’un Collar x Malice. Je suis tombée bien bas et c’est heureusement l’intrigue principale qui m’a poussé jusqu’au bout du jeu.
Side Kicks!
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