Charlie est un chic type. Quand il ne passe pas son temps à se planquer au milieu d’une foule, le bonhomme développe des jeux-vidéo ( et ça s’appelle Charlie’s games). Et comme tout développeur de bon goût, le monsieur créé des twins sticks shooters, un des rares genres capable d’attirer l’attention des membres du club un peu sectaire des amateurs de SHMUP. Charlie est vraiment un chic type, car il prend les choses à cœur : comme tout développeur honnête, il ne conçoit pas de céder à la facilité.
Après tout pour créer son propre shmup, il suffit d’avoir quelques notions de programmation (être pas trop mauvais en math au lycée est généralement suffisant), de faire une douzaine de sprites, et d’assembler tout ça avec des patterns colorés. Mais non, car Charlie n’est pas un charlot, et il pratique son activité de développeur indé avec labeur et intégrité. Du coup, quand il révèle le fruit de son travail expérimental au public, tous les jurys de festival indé s’accordent, encensant de moult et dithyrambiques louanges le fruit de sa création.
Ainsi naquit en 2011 Scoregasm. Jusque là, ce Charlie est un chic type, on est d accord. Mais ça c’était jusqu’au jour où il décida de développer Son of Scoregasm, sa suite sortie six ans plus tard, et disponible en téléchargement depuis le 10 Octobre sur les consoles PS4 et PS Vita. Explications !
Encore un fils de…
Sons of scorgasm, que nous appellerons volontiers S.O.S. (on vous épargnera la francisation Fils de Scorgasm…) est donc un twin stick shooter. Contrairement aux classiques du genre il ne base pas son gameplay sur une survie dans le temps, mais vise à faire acquérir au joueur un « pattern », une « mécanique » qui lui permettra de finir le tableau.
Chaque tableau est en fait constitué d’une petite zone géométrique très simple affichée à l’écran. Pendant environ une à deux minutes, deux types d’ennemis vont germer à l’intérieur de cette zone pour foncer sur notre petit vaisseau et provoquer le game over. La zone n’offre pas vraiment d’espace pour l’évitement, le joueur est contraint d’utiliser d’un coté le stick droit pour tirer, et de l’autre coté la gâchette pour envoyer de la bombe.
Contrairement aux SHMUPS, la bombe de Sons Of Scorgasm n’est pas un réflexe à déclencher en situation de panique. En effet les bombes se rechargent dès qu’un ennemi est tué par le tir normal (autant dire très rapidement), du coup on se retrouve à déclencher du bombing deux à trois fois par secondes, c’est assez technique et ça rend l’action très explosive ! En fait, le rythme du bombing va même jusqu’à constituer la base du scoring du titre, puisque pour augmenter son multiplicateur (jusqu’à plusieurs centaines de « x ») il va falloir alterner entre bombe et tir de manière coordonnée. Jouez donc à ce jeu bien éveillés : mieux vaut être vif pour arriver à suivre l’action !
S.O.S. au poivre vert
Difficile à maitriser de prime abord, je vous avoue que le test du jeu a provoqué un sourire de plaisir assez irrépressible quand j’ai réussi à aligner à la suite les premiers niveaux. Alors que le débat sur le délicat dosage de la difficulté des jeux bat son plein en ce moment sur la blogosphère (même Le Monde s’y met), sachez que Son of Scoregasm et ses 21 mini-stages à la difficulté sidérale tombent à point nommé. Vous avez platiné Resogun ? Et bien attendez-vous à un autre niveau de challenge…
En pratique : j’ai commencé par emprunter le chemin « joueur confirmé » (vortex rouge) après avoir bouclé le tuto en mode normal (car il existe un indécent mode « expert »). Ce n’est pas faute d’avoir insisté, mais afin de continuer le test, j’ai du ravaler ma fierté, et recommencer une partie pour passer par les portails « verts » et enfin être capable de valider le second niveau.
Mon point de vue sur le sujet ? Oui : la difficulté intransigeante voire même le sadisme sont acceptables, à condition que la récompense soit à la hauteur. Et c’est sur ce point que Son of Scoregasm m’a déçu. Pas de sublimes animations 2D comme dans le polémique Cuphead. Pas d’incroyable bestiaire dans des décors fantasmagoriques comme dans les jeux de From Software. Pas même de boss remplissant les trois quart de l’écran. Non, rien de tout ça.
Sons Of Scoregasm n’offrira pour toute récompense que le droit de participer à un autre niveau de deux minutes construit à base de lignes blanches ou de formes géométriques basiques. Peut-on parler d’originalité ou de « parti pris graphique » quand le résultat ressemble à un proto? Pour être franc, on aura simplement l’impression que l’aspect visuel autant que la partie rétention du game-design ont été négligés par l’auteur du jeu. Même Luftrausers, un titre similaire, offrait pourtant un système de progression plus encourageant.
Six sons secs
Son of Scoregasm est abrupt. Difficile, inesthétique, un scénario présent qui n’arrive pas à briller tant il est absent… seul son concept et sa maniabilité amèneront les joueurs à persister dans cette expérience vidéoludique passées les deux premières heures d’acharnement. Jouant dans la même cour que les créations du studio Housemarque (Resogun, Alienation, Matterfall…) mais avec moins d’atouts, Son Of Scoregasm devra certainement composer avec une popularité en rapport avec le poids de cette comparaison…
Laisser un commentaire
Restez au courant de l'actualité de la PS Vita en vous inscrivant à notre newsletter.