Développé par Japan Studio, Gravity Rush était l’un des gros titres de lancement de la PlayStation Vita en 2012. Nous incarnons Kat, une jeune amnésique accompagnée de son chat mystérieux qui se réveille dans une ville flottante entourée de dimensions parallèles et de créatures étranges. Elle maîtrise un pouvoir qui lui permet d’inverser la gravité et sauver un monde en péril. Mais cette prouesse technique et créative de l’époque tient-elle la route plus d’une décennie après ? Enfilez votre cape et laissez-vous embarquer pour ce qui semble être un jeu incontournable de la console portable de Sony.

Récit et univers
Gravity Rush nous embarque assez rapidement avec Kat, une jeune femme sans souvenirs, qui découvre son pouvoir de manipuler la gravité grâce à Dusty, son chat cosmique. Chargée de protéger une cité flottante des Névis, des créatures d’ombres surgies de dimensions parallèles, elle affronte des tempêtes gravitationnelles tout en cherchant des réponses sur son passé. De simple vagabonde, elle devient une héroïne admirée, portée par un récit livré à travers des vignettes interactives, qui mêlent humour, mystère, et touches de drame. Si l’histoire séduit par sa légèreté et ses thèmes d’identité, son final laisse quelques questions en suspens, comme pour une porte ouverte à une suite 😉

L’univers de Gravity Rush se remarque par un style unique, inspiré des comics futuristes. La bande-son de Kohei Tanaka, avec ses touches orchestrales et électroniques rétro, passe de mélodies joyeuses à des thèmes épiques lors des combats. Les personnages parlent une langue inventée (fort heureusement avec un sous-titrage en français) et cela ajoute un style mystérieux qui participe à l’immersion. Les interactions avec les habitants, qu’il s’agisse de sauver un enfant ou de défier un rival, donnent à Kat une place centrale dans ce monde, même si la narration peut parfois manquer de profondeur.

Une ville qui défie la gravité
Hekseville, la cité flottante de Gravity Rush, est un décor vivant qui semble tout droit sorti d’un Paris steampunk du XIXe siècle, mêlant ruelles animées et gratte-ciel vertigineux. Chaque quartier, du port industriel au centre-ville élégant, déborde de détails : passants qui discutent, véhicules qui filent, ou chats errants qui déambulent. Ce monde ouvert invite à l’exploration libre, grâce aux fonctionnalités de la PS Vita. On incline la console pour ajuster la gravité, et l’écran tactile pour interagir avec l’environnement ou glisser sur les murs pour découvrir des recoins cachés.

Les défis secondaires, comme des courses ou des énigmes, ponctuent ce terrain de jeu aérien. De même, les interactions avec les habitants, du marchand bavard au gamin émerveillé, donnent vie au monde ouvert de Hekseville. Si certaines missions principales manquent de liberté, ces mécaniques exploitent brillamment les capteurs de la PS Vita, transformant chaque balade en une chorégraphie aérienne qui met en avant le potentiel unique de la console portable.

Gameplay : la gravité au bout des doigts
Au cœur de Gravity Rush bat une mécanique révolutionnaire : le contrôle de la gravité. En appuyant sur la touche R, Kat suspend les lois physiques pour « tomber » vers n’importe quelle direction, guidée par le stick droit ou l’inclinaison de la PS Vita, au choix, pour ceux qui souhaitent privilégier une jouabilité classique aux sticks.

Cette liberté transforme les combats et l’exploration en un petit spectacle. Par exemple en plongeant depuis un toit pour asséner un coup de pied volant ou lancer des objets sur un ennemi. Les gemmes roses, disséminées dans Hekseville, alimentent un arbre de compétences dans lequel Kat peut améliorer sa vitesse de déplacement, la puissance de ses attaques comme le coup de pied gravitationnel, ou la durée de sa jauge de gravité pour des vols prolongés.

Des attaques spéciales, comme la spirale gravitationnelle, se débloquent progressivement, offrant des choix stratégiques : privilégier des vols longue distance ou des frappes dévastatrices. Ces améliorations, souvent cachées dans des recoins escarpés, récompensent l’exploration, même si la collecte peut sembler répétitive pour les moins patients.

Les affrontements contre les monstres – les Névis – reposent sur des combos aériens et ces attaques spéciales, avec des boss spectaculaires exigent de cibler des points faibles, bien que l’IA des ennemis standards reste parfois trop prévisible. L’exploration, typique d’un monde ouvert invite à escalader des façades, glisser sur les murs, ou résoudre des énigmes pour découvrir des gemmes précieuses ou des habitants. Des mini-jeux, comme des courses ou des défis d’élimination, pimentent l’aventure. Également, obtenir des médailles d’or dans ces derniers et débloquer des costumes (via défis ou contenu additionnel) ajoutent de la rejouabilité, de même que pour les trophées pour les chasseurs de platine.

Malgré une caméra parfois capricieuse dans les espaces étroits ou les sessions en apesanteur et une courbe de difficulté progressive, facilité par des tutoriels bien dosés, la formule reste prenante. Notons que des tableaux de scores en ligne, toujours fonctionnels au moment d’écrire ces lignes, agrémentent les mini-jeux.
Graphismes et performances techniques
Visuellement, Gravity Rush nous en met plein les yeux sur PS Vita. Inspiré des comics franco-belges et de l’art de l’illustrateur Alfons Mucha, le style graphique offre une palette de couleurs audacieuse qui fait plaisir aux yeux. Hekseville grouille de vie : passants affairés, véhicules qui filent, et quartiers thématiques (port industriel, centre-ville chic) qui se succèdent avec une fluidité remarquable.

Les animations de Kat, cheveux au vent et cape virevoltante, indiquent toujours la direction de la gravité, tandis que les Névis, ces créatures sombres qui semblent sorties de cauchemars, apportent une touche fantastique à notre périple. Les vignettes illustrées, manipulables avec l’écran tactile, ajoutent une dimension intéressante aux scènes.

Côté performances, le jeu tient bon malgré son ambition : un framerate stable la plupart du temps, même dans les chutes vertigineuses ou les combats massifs. Les temps de chargement sont globalement courts, et l’utilisation des capteurs (gyroscope pour la caméra, tactile pour les interactions) est fluide, bien que la PS Vita montre parfois ses limites avec des ralentissements rares lors de pluies de projectiles. Pour l’époque, c’est une démonstration technique qui rivalise avec les jeux PS3, et qui tient encore la route aujourd’hui sur une console portable.

Durée de vie et contenu additionnel
La campagne principale de Gravity Rush offre une aventure d’environ 10 à 12 heures, rythmée par des missions qui mêlent exploration, combats et énigmes dans les cieux d’Hekseville. Les quêtes secondaires – courses contre la montre, défis d’élimination ou énigmes gravitationnelles – allongent cette durée, incitant le joueur à fouiller chaque recoin pour collecter des gemmes ou débloquer des médailles d’or. Ces activités, bien que parfois répétitives, apportent une belle rejouabilité pour les amateurs de défis.

Le jeu s’enrichit également de trois DLC à 3,99 Euros l’unité : le Pack Forces Spéciales, le Pack Domestique et le Pack Espionnage. Chacun propose deux missions supplémentaires, allant des courses effrénées aux combats contre les Névis, en passant par des séquences d’infiltration, ainsi qu’un costume unique (espionne, domestique, militaire) accompagné de trophées spécifiques. Ces contenus additionnels prolongent l’expérience d’environ 2 à 3 heures, portant la durée totale à 15-20 heures pour les complétistes.

Si les missions offrent une variété plaisante, leur intégration narrative reste limitée, se contentant souvent de réutiliser les mécaniques de base sans renouveler l’histoire. Avec les classements en ligne pour comparer ses scores, Gravity Rush sait garder les joueurs accrochés, même si les plus exigeants regretteront le caractère anecdotique de certains défis.

Conclusion : une révolution gravitationnelle
Gravity Rush est une bouffée d’air frais sur PS Vita, même plus d’une décennie après sa sortie. C’est un titre qui ose réinventer les lois de la physique pour offrir une aventure inoubliable. Son gameplay addictif, avec des chutes libres qui font tourner la tête, et son monde ouvert poétique en font une pépite marquante.

L’exploration d’Hekseville, les combats aériens, et une durée de vie généreuse portée par des quêtes secondaires et du contenu additionnel assurent un voyage captivant, sublimé par une bande-son magnifique. Quelques petits points faibles sont toutefois à noter, comme une caméra capricieuse particulièrement lorsque la gravité est inversée et certaines missions manquent de profondeur narrative.

Plus de treize ans après sa sortie, Gravity Rush reste un titre incontournable qui exploite pleinement les capacités multiples et inédites de la PS Vita. Notons que les aventures de Kat se prolongent sur PS4 avec Gravity Rush Remastered, sorti en 2015, qui offre des graphismes optimisés, et sa suite Gravity Rush 2, exclusif à la PS4.
Gravity Rush

Critères
- Graphismes
- Jouabilité
- Bande-son
- Durée de vie
- Histoire / Univers
Points Forts
- ✅ Gameplay innovant avec le contrôle de la gravité
- ✅ Style visuel et monde ouvert atypique
- ✅ Bande-son magistrale de Kohei Tanaka
- ✅ Bonne durée de vie avec les missions annexes, les trophées et les DLC
- ✅ Jeu en français
Points Faibles
- ❌ Caméra parfois capricieuse
- ❌ Missions secondaires répétitives