
Plus populaire chez les joueurs que dans la presse (en tous cas en France), Legend of Heroes : Trails of Cold Steel a marqué un tournant dans la politique de Falcom. Le développeur nippon s’en trouve renforcé sur le plan international, ce qui lui permet déjà d’exporter davantage son catalogue comme en témoigne l’annonce récente d’une localisation de Tokyo Xanadu pour début 2017. Mais avant cela, il faut passer par The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel II. Le premier volet ayant été critiqué (plutôt à juste titre) pour son manque de rythme, la priorité pour cette suite était de donner un peu de peps à la trilogie.
| Test réalisé à partir d’une version japonaise /!\ Attention /!\ Cet article contient des spoilers sur Trails of Cold Steel! Ne lisez pas plus loin si vous n’avez pas fini le premier épisode ! |


Trails of Cold Steel II commence là où Trails of Cold Steel finit (jusque là tout va bien). Rean se retrouve donc avec pour seul compagnie son mecha Valimar nouvellement “acquis”, et Céline le chat. ll va donc se mettre à la recherche de ses compagnons disséminés à travers le monde. Seulement voilà, à l’issue de la guerre-éclair menée par la faction des aristocrates, ce derniers contrôlent la quasi-totalité de l’Empire d’Elbonia. La Classe VII, ainsi que tous les membres de l’académie Thors, entrent en résistance avec la ferme intention de libérer le territoire occupé.
Aucun grand JRPG ne se construit sans des antagonistes particulièrement probants, et cette suite fait très fort en la matière : en plus de l’état-major aristocratique vicieux et sans scrupules, le jeu vous met face à une dizaine de mercenaires à la fois surpuissants, charismatiques et au final tout aussi attachants (voir plus) que vos propres personnages : eux-aussi verront leur histoire personnelle être développée en profondeur. Cela va sans dire, les affrontements qui vous opposent à ces rivaux sont particulièrement prenants et là encore, s’inscrivent dans les grands moments du JRPG des années 2000. A ce titre soulignons l’épilogue absolument génial qui renverse avec brio la perspective du scénario et son boss de «fin» incroyable à un point que vous ne pouvez imaginer.
Si Legend of Heroes Trails of Cold Steel était désespérément linéaire, sa suite gagne grandement en liberté et en contenu. Première chose et pas des moindres, vous êtes désormais aux commandes du fier Courageous, et pouvez vous rendre à l’envi dans les régions libérées! Le joueur est ainsi en mesure d’attaquer les missions secondaires ou de se mettre à la recherche de personnages secondaires toujours retranchés dans les différentes régions. Une fois à bord de votre appareil, ces derniers offriront leurs services en venant étoffer les installations : boutiques et centres d’entraînement seront d’une grande aide pour renforcer votre équipe. Vous avez également maintenant un rutilant side-car entièrement customisable pour foncer à travers les routes nouvellement ouvertes entre les localités connues de Legend of Heroes Trails of Cold Steel.
Si cela donne un nouveau sens aux quêtes annexes, les mini-jeux ne sont pas en reste et sont davantage intégrés dans l’aventure. Le jeu de cartes, la cuisine et la pêche gagnent en intérêt, ceci étant particulièrement vrai pour cette dernière puisque l’on peut revenir à tous les points d’eau pour compléter ses prises. Cette suite introduit aussi entre autres bonnes idées un loto et des défis de snowboard dont l’inspiration est évidente. Bref, les distractions sont nombreuses et Legend of Heroes Trails of Cold Steel II valide là un autre aspect-clé pour un bon JRPG.
Les combats reprennent le tour par tour du précédent, avec toujours des déplacements libres sur une aire de combat délimitée. Le placement de vos personnages sera encore une fois crucial, ne serait-ce que pour bien gérer les sorts de zone : en effet, de nombreux sorts et techniques permettent de se régénérer mais aussi de renforcer ses statistiques, chose qu’il faudra faire régulièrement pour tenir la ligne de front. Ces capacités consommeront soit des CP, soit des MP. Les techniques de CP restent cependant primordiales en raison de leur immédiateté. Fait regrettable, Legend of Heroes Trails of Cold Steel II ne corrige pas les points de gameplay que l’on pouvait lui reprocher, et au contraire il les amplifie. Il n’est toujours pas possible de masquer les indications des objectifs, ce qui gâche toujours un peu l’exploration (même s’il on l’a vu, celle-ci est bien plus intéressante qu’avant).
C’est assez dommage, car Legend of Heroes Trails of Cold Steel II a, comme son prédécesseur, des mécanismes de customisation particulièrement complexes à base de quartz (qui sont des matérias, pour faire simple). Les quartz apportent une très large gamme de sorts élémentaires, d’attaque, de soutien, ainsi que des skills passifs (infliger des états anormaux, baisser les stats, réduire le temps d’incantation). Dans cette suite, la gestion de ces quartz est largement enrichie par la possibilité plus importante de les améliorer via les (rares) boutiques de confection. Commence alors une course terriblement addictive pour se fabriquer des quartz de plus en plus performants, les quartz améliorés donnant un boost de stats plus que confortable. Vous pouvez d’ailleurs perfectionner vos personnages encore davantage quand vous commencez à trouver des quartz de rareté S aux effets les plus fous, ainsi que les 5 Lost Arts et leur magies démentielles. Tellement puissantes que vous n’y avez droit qu’une seule fois par combat. Ajoutez à cela les Master Quartz qui décident de la spécialisation du personnage (soin/attaque/défense, etc), et vous avez là un système d’une profondeur très appréciable qui vous occupera longtemps.
Mais la plus grande nouveauté reste les combats de Mechas. Dans ces combats très spéciaux mais néanmoins relativement nombreux, vous incarnez Valimar, avec en soutien le personnage de votre choix. La palette de coups de ce dernier est plus réduite qu’un perso normal : il dispose d’une poignée de skills, dont 2 magies dépendant du perso de soutien (Alisa apporte des sorts de feu, par exemple) et de son propre S-Break.
En dehors de tout cela, le gros problème de Legend of Heroes Trails of Cold Steel II est sa difficulté écœurante. Le nombre de boss que j’ai vaincu du premier coup, je les compte sur les doigts d’une main! J’ai eu besoin en permanence de recommencer en baissant les stats de l’ennemi (-10% à chaque 
En dehors de l’aspect purement technique, c’est le design si unique des équipes de Falcom qui fait aimer Legend of Heroes Trails of Cold Steel II. De l’écran titre jusqu’aux Lost Arts démesurés, en passant par les S-Break de folie et les personnages franchement excellents, le dernier jeu de Falcom respire la classe. L’OST participe à cela car elle fait un quasi sans-faute sur les 100 heures du jeu. Les thèmes de combats sont tous très bons, en particulier l’électrisant Severe Blow, L’épique Blue Destination et bien d’autres encore. Yumir no Keiyokudô ainsi que Shizuka na Ketsui sont par exemple aussi diablement efficaces sur le plan émotionnel.
Finissons par la dernière mise à jour du jeu qui a eu lieu au Japon quelques mois après la sortie du jeu. Cette dernière ajoute encore cinq personnages jouables par l’intermédiaire de skins (uniquement dans le dernier donjon du jeu, mais quel bonheur!) : Alfin et Towa, mais aussi et surtout trois de vos antagonistes, ce qui pour beaucoup est un rêve qui devient réalité. On insistera sur ce point car en tant que mise à jour, elle est entièrement gratuite. A l’heure où le prix des DLCs gonfle inexorablement, l’initiative de Falcom fait figure d’exception et est digne de louanges.






Un commentaire
Merci pour ce joli test !