[Test] Norman’s Great Illusion, le prix du travail sur PS Vita

Article mis à jour le 20 septembre 2020.

Comment se passerait votre vie si vous décidiez de ne plus suivre les règles établies dans votre travail ? C’est ce point que soulève Norman’s Great Illusion, un jeu narratif mêlant prises de décisions, morale, politique et mathématiques. Développé par Civil Savages et porté sur PS Vita par Sometimes You, ce titre au concept original vaut-il sa venue sur notre console portable ?

Enfilons notre costume, nouons notre cravate et partons immédiatement à la découverte d’un jeu qui tente de coller avec notre monde parfois cruel.

À quel point aimez-vous votre travail ?

Norman's Great Illusion : test PS Vita
Réveil classique en caleçon. La journée peut commencer.

Il est assez rare de voir un jeu orienté sur la politique sortir sur PS Vita. Ce thème parfois clivant pourrait en braquer plus d’un, mais quelques développeurs ne se sont pas pour autant découragés pour exploiter cette idée. Des titres comme Papers Please ou Vasilis s’en sont sortis haut la main, embarquant le joueur dans des univers peu communs.

Norman’s Great Illusion s’inscrit dans la même logique puisque nous interprétons un ingénieur qui partage son quotidien routinier entre sa petite famille et son travail.

Le jeu est découpé en plusieurs journées qui ne se suivent pas forcément. Chaque partie commence au petit matin, avec 300 dollars en poche. Le petit déjeuner nous attend après avoir enfilé un joli costume (sans même passer par la salle de bain), suivie d’une petite conversation à table avec notre femme et notre enfant. Cette bribe de discussion est souvent le point de départ de ce qui se passera dans la journée. Direction ensuite le bureau en voiture, pour se lancer dans le cœur du travail. Enfin, nous rentrons chez nous, nous dînons, nous nous couchons. La routine ! Mais lentement, les choses commencent à s’effondrer.

Dîner en famille avant de partir se coucher.

Nous constatons alors que les finances du foyer sont au ras des pâquerettes. Les dépenses du ménage semblent toujours supérieures aux revenus, quelle que soit la qualité de notre travail. Et plus largement, à mesure que le pays sombre dans le discrédit, nous sommes confrontés à des choix difficiles qui ont un impact réel sur la suite de l’aventure. Notre vie de famille pourrait dégringoler, ou notre environnement de travail devenir instable à la suite de nos décisions.

Nous sommes face à un dilemme : faut-il se vendre au gouvernement par loyauté pour se maintenir au-dessus du seuil de pauvreté, ou essayer de représenter les meilleurs intérêts des collègues que l’on dirige au bureau, au risque de perdre son emploi ? À nous de choisir !

Un gameplay très répétitif ?

Au delà du concept original sur fond de politique, le gameplay est, il faut le dire, assez particulier. Les scènes de jeu à la maison (le matin et le soir) se résument à changer d’habits et discuter à table.

Journée banale au bureau.

Le trajet pour aller au travail se déroule sur une carte à la vue aérienne où l’on doit conduire en voiture en appuyant sur un curseur au bon moment à mesure que ce dernier bouge de gauche à droite. Enfin, le temps passé au bureau nous oblige à résoudre des petites opérations mathématiques. Nos performances sur ces deux derniers points sont décisifs pour la suite de l’aventure, en plus des choix que nous sommes amenés à prendre par la suite.

Les temps sont difficiles…

La principale difficulté réside dans la résolution des maths puisqu’un décompte est attribué pour chaque opération. Les erreurs coûtent chères sur la paye. À l’inverse, les bons résultats sont récompensés par un bonus. Bon à savoir, la difficulté est paramétrable en début de partie mais aussi dans le menu pause. Cela influence uniquement le décompte pour laisser un peu plus de temps à la réflexion.

Les chemins différents nous menent au hasard de sept fins différentes pour compléter le jeu entièrement, de la plus joyeuse à la plus terrible.

Bon j’ai un peu fait n’importe quoi visiblement…

Tous les chemins mènent au Platine

Sans trop spoiler les différentes histoires, il n’y a rien de bien compliqué pour terminer Norman’s Great Illusion, encore moins avec un guide. Mais je vous recommande cette option uniquement si vous souhaitez arriver le plus rapidement possible au trophée Platine car cela gâche la durée de vie du titre et le plaisir de découvrir les conséquences de nos actions. Comptez une bonne petite heure pour obtenir le précieux, et le double pour arriver aux différentes fins.

Trophée platine
Un trophée platine qui ne demande pas trop de complications.

Les principaux points négatifs que j’ai pu relever résident tout de même dans la narration, qui n’est en soit pas si extraordinaire que ça, et le déroulement du jeu. Le développeur semble vouloir absolument insister négativement sur le thème du capitalisme, au risque de perdre un peu le joueur. Précision importante pour les joueurs qui ne sont pas à l’aise avec la langue de Shakespeare, Norman’s Great Illusion est intégralement en anglais.

D’autant plus que le jeu souffre d’un gameplay bien trop léger pour ne pas dire pauvre. En effet, seuls les deux mini-jeux cités précédemment rythment les aventures de Norman. Conduire la voiture, et résoudre des opérations de mathématiques. Ni plus, ni moins.

Ces actions deviennent rapidement monotones et répétitives au possible. Il faudra donc être vraiment motivé pour rejouer le titre afin de dénicher de nouvelles fins, même si l’ambiance musicale est plutôt sympa et adaptée.

Sapin de Noël
Ici aussi, on fête Noël avec un sapin.

Conclusion

Norman’s Great Illusion n’est pas vraiment un jeu comme les autres. On parcourt un conte pointant du doigt les dérives de notre société contemporaine avec un peu d’exercices de mathématiques et de réflexes. Nous sommes bien loin de la profondeur d’un Papers Please au niveau de l’expérience de jeu. Le développeur semble avoir volontairement mis de côté cet aspect pour orienter le joueur sur une prise de conscience sur fond de rhétorique partisane.

Pour un peu moins de 5 Euros, le rapport qualité/prix est atteint, mais après avoir terminé différentes histoires et obtenu le trophée Platine, il est difficile de se replonger à nouveau dans l’aventure tant le côté morne et répétitif se fait trop rapidement sentir.

On salue toutefois la prise de risque du développeur, et l’adaptation fidèle sur PS Vita. Celle-ci profite des dernières petites améliorations que l’on retrouve aussi sur la version Steam, à savoir l’ajout d’un chat dans la maison, et le choix de la difficulté.

Norman's Great Illusion

4,99 €
5.7

Gameplay

5.0/10

Graphisme

5.0/10

Son

6.5/10

Durée de vie

6.0/10

Histoire / Univers

6.0/10

Les plus

  • Concept de base original
  • L'ambiance sonore et visuelle
  • Bon rapport qualité/prix
  • Compatible PSTV

Les moins

  • Très répétitif
  • Durée de vie assez courte
  • Intégralement en anglais

Seb

Joueur PS Vita depuis le tout premier jour, je viens te partager ici mes expériences et autres infos concernant la console portable de Sony que je ne quitte jamais.

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2 commentaires sur “[Test] Norman’s Great Illusion, le prix du travail sur PS Vita

  1. Je ne connaissais pas. Intéressant même si oui, ça a l’air très partisan. J’espère que tu n’as pas été obligé de faire des heures supplémentaires pour rédiger ce test. ^^

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