[Test] Catherine Full Body sur PS Vita

Article mis à jour le 25 mai 2020.

Test réalisé à partir d’une version japonaise, sur trois parties complétées en 25 heures de jeu environ. Une version localisée en anglais est uniquement disponible sur PS4 pour l’Occident. 
Ultime présent d’Atlus aux possesseurs de PS Vita japonais, Catherine Full Body est une version améliorée et très enrichie du jeu de réflexion sorti en 2011 sur PS3. L’aspect réflexion est néanmoins secondaire dans ce titre qui s’apparente plus à un visual novel tout en 3D, explorant les thèmes de l’amour et de la fidélité.

Catherine Full Body - test & avis PS Vita

Vous êtes Vincent, un trentenaire tout ce qu’il y a de plus banal, qui travaille à un poste banal, qui aime l’alcool et est avec sa copine Katherine depuis plusieurs années déjà. Il fréquente quotidiennement le bar Stray Sheep et bavarde avec ses amis d’avance. Une vie idéale qui sera perturbée par l’arrivée d’une autre Catherine (Catherine C, il faut bien garder en mémoire les lettres car il va y en avoir une troisième), qui tente ouvertement de le séduire. Peu rassuré à l’idée de s’engager sur la voie du mariage avec Katherine, Vincent va-t-il tenter le diable avec Catherine ? Ce sera au joueur d’en décider.

Chaque jour commence au bar Stray Sheep, où le joueur dispose d’un nombre d’actions limité pour parler avec ses amis, les autres clients du bar, ou répondre aux SMS et aux appels des Catherines. Il faudra choisir : répondre aux Catherines modifie la relation de Vincent avec elles, et donc la fin du jeu. On soulignera d’ailleurs que le système est très précis, puisque qu’on peut choisir jusqu’à chaque phrase du SMS ! Catherine Full Body est donc une dating sim très performante, mais il est loin de n’être que ça.

Les autres personnages du bar sont aussi très intéressants. Premier point très important : ils sont absolument tous doublés ! Les dialogues dans Catherine Full Body sont carrément fantastiques, et comptent nombre de doubleurs japonais de renom. Mention spéciale au patron du bar, qui avec son accent très marqué et ses innombrables histoires sur les femmes, est complètement hilarant du début à la fin. Chaque client du bar a sa propre histoire, souvent tragique, mais toujours très développée, qui donne le sentiment de vivre non pas un scénario mais dix. On a vraiment l’impression de vivre l’aventure aux côtés de ces anonymes, et valider leurs fins (car chaque personnage secondaire en a une) donne à chaque fois une sensation de proximité très touchante.

Catherine Full Body Rin

Le gros ajout de Catherine Full Body est bien évidemment la troisième copine potentielle, Qatherine (ou Rin). On va faire court pour éviter les spoilers, mais l’histoire de ce personnage explore nettement plus la question de l’amour et du couple. Au niveau de sa personnalité, elle est calme et posée : c’est le type de fille gentille et adorable qui manquait clairement à l’original.

Catherine Full Body puzzle

Après quelques verres, Vincent repart chez lui se coucher. Seulement voilà, le héros fait systématiquement des cauchemars, très dangereux puisque mourir dans le cauchemar signifie la mort dans la réalité également ! Bien sûr, la vérité qui se cache derrière ces mauvais rêves est tout l’objet du scénario global et réserve pas mal de révélations tonitruantes en fin de jeu. Chaque rêve est constitué de plusieurs séquences d’escalade sur de gigantesques murs formés de centaines de blocs. Vincent doit bouger les blocs pour former des escaliers et rejoindre le sommet. Le principe est simple, la réalisation… beaucoup moins !

Catherine Full Body BossC’est là que se situe mon problème principal avec Catherine Full Body. Le mode normal m’a semblé excessivement dur. À chaque tentative, j’ai jeté l’éponge très rapidement tellement j’avais l’impression de perdre mon temps. Ce mode demande énormément de capacité à calculer son itinéraire à l’avance. Mais vu que le sol se dérobe sous Vincent, le temps est ultra-limité, ce qui naturellement entrave l’esprit d’analyse et rend les puzzles passablement insupportables. Reste donc le mode facile, qui lui est inégal : il stimule bien les neurones sur certains passages mais dans l’ensemble la route est toute tracée. Conscient que le challenge était devenu un problème du Catherine sur PS3, Atlus a implémenté un mode Safety qui annihile toute notion de défi et permet de suivre l’histoire sans crainte d’être bloqué. A ce titre, voici un petit conseil : gardez TOUJOURS une sauvegarde au bar ! Si vous avez une sauvegarde unique pendant les cauchemars, vous risquez de devoir recommencer le jeu.

Catherine Full Body choix

Entre les puzzles, le jeu vous demandera de faire plus de choix. La voix qui vous accompagne durant la nuit posera à Vincent des questions existentielles sur sa relation avec les autres. Les réponses ont un impact encore plus déterminant sur le dénouement que dans les séquences au bar. Il faut donc bien réfléchir à quel type de réponse on veut donner, car les fins sont très compliquées à débloquer. En regardant les soluces japonaises, je failli m’évanouir devant l’arbre des choix tellement c’est difficilement compréhensible. En particulier, la fin de Qatherine qui a l’air sacrément coton sans soluce.

Catherine Full Body

J’ai finalement réussi à débloquer trois fins (mais il y a en bien plus), une pour Katherine, Catherine et Qatherine. Le tout en 25 heures, sachant qu’une partie dure une dizaine d’heures et qu’on peut se faire une sauvegarde au chapitre 4-5 pour aller vers plusieurs fins. Chacune des fins que j’ai vu était très drôles et très inventives : c’est de la romance bourrée de gags excellentissimes et de séquences vidéos uniques.

Catherine Full Body a un contenu annexe particulièrement poussé. Par exemple, boire beaucoup d’alcool débloque des anecdotes sur le type d’alcool consommé par Vincent : on en sait plus sur sa fabrication, la façon de le servir, etc. Le bar a également une borne d’arcade avec un puzzle-game relativement similaire aux cauchemars.

Enfin, il dispose également d’un juke-box doté d’une liste impressionnante de morceaux du jeu, mais aussi de la série Persona. Il y a le choix pour égayer les discussions au comptoir ! Citons aussi le mode arcade (appelé Babel) : là aussi c’est une puzzle-game mais il y a un niveau de difficulté unique, frustrant une fois de plus dans cette version japonaise. Le jeu à deux en revanche, est assez sympa si vous avez des connaissances qui jouent à Catherine.

Le jeu ne présente en outre aucune trace de censure : les scènes cinématiques et les SMS coquins sont fidèles à l’original, aucune lumière disgracieuse ne venant troubler le plaisir du joueur. Bravo à Atlus et SEGA pour avoir refusé l’ingérence de Sony dans le titre, quand bien d’autres cèdent à la première occasion.

Catherine Full Body Erika

Dernier point (c’est pour ça qu’on est là, en même temps) : la version PS Vita. Hormis une pixellisation prononcée sur certains plans, la version portable est tout à fait impeccable. Joli et ne souffrant d’absolument aucun ralentissement, Catherine Full Body est dans le top des jeux Vita sur le plan technique. Une bonne nouvelle qui malheureusement rend encore plus triste son absence en occident.

Catherine Full Body est une aventure extraordinaire à faire et à refaire sans modération. Même si Atlus ne répond pas vraiment (ou en tous cas mal) aux problématiques de difficulté, ses immenses qualités narratives, ses personnages remarquables et sa structure de jeu prenante en font un must-have où tout le monde peut se retrouver.

Ryuzaki57

Adorateur des JRPGs devant l'éternel et de jeux vidéo japonais en général, on me trouve aussi parfois dans des FPS, fusil sniper à la main. Écrire est une passion première pour moi : les arcanes du langage me fascinent, surtout en japonais, langue que j'ai commencé a apprendre en 2003. Je veux participer à un monde où tous les jeux, du plus grand au plus petit, puissent être respectés et reconnus à leur juste valeur. NOTE : J'interviens aussi de temps à autre sur jeuxvideo.com. Donc si vous voyez un test identique, PAS DE PANIQUE!

Vous aimeriez aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *