[Test] Muramasa Rebirth sur PS Vita : une épopée japonaise envoûtante

Laissez-vous transporter dans une énième aventure proposée par le studio Vanillaware avec Muramasa Rebirth sur PS Vita. S’ajoutant aux excellents Dragon’s Crown et Odin Sphere, également disponibles sur la console portable de Sony, Muramasa nous propose d’incarner deux personnages énigmatiques à travers deux voyages qui s’entremêlent dans un folklore japonais envoûtant. Initialement sorti sur Wii en 2009 sous le titre Muramasa The Demon Blade, ce beat’em all, disponible depuis octobre 2013 sur PS Vita grâce à Aksys Games, va-t-il nous en mettre plein la vue ? Réponse dans ce test.

Test réalisé sur les deux aventures complétées en mode Legend avec un total de 45 heures de jeu.

À la rencontre de Kisuke et Momohime

Muramasa Rebirth est un action-RPG en 2D à défilement horizontal, mêlant des combats à des éléments de RPG. Deux histoires principales sont relatées, chacune portée par un protagoniste unique à choisir dès le lancement du jeu.

Kisuke
Le jeune Kisuke

La première suit Kisuke, un ninja amnésique en quête de réponses sur ses actes passés. Sa quête initiale, qui consiste à simplement survivre, prend tout son sens lorsqu’il rencontre la noble Torahime, dont la mission de rédemption pour sa famille repose sur la force qu’il peut rassembler.

Momohime
La belle Momohime

L’autre histoire met en scène Jinkuro et Momohime. Jinkuro, un maître d’épée dont l’âme occupe désormais celui de la jeune Momohime a pour objectif de retrouver un corps plus adapté. Mais la volonté de Momohime influence parfois ses plans, créant une dynamique forte entre les deux âmes.

Ces récits, inspirés du théâtre kabuki et du folklore japonais, s’entrecroisent avec brio, offrant une rejouabilité appréciable. Chaque personnage peut équiper trois katanas à la fois, forgés via un arbre de compétences et dotés de capacités spéciales. Ces lames, alimentées par des « Soul », des flammes bleues disséminées dans les niveaux ou obtenues en terrassant des ennemis, s’usent au fil des combats mais se régénèrent avec le temps, forçant le joueur à jongler stratégiquement entre elles.

L’arbre pour forger de nouvelles lames

Les affrontements demandent réflexes et précision face à des ennemis variés, des hordes de sbires aux boss gigantesques inspirés du folklore japonais. Notons l’absence d’un mode entraînement pour maîtriser ces mécaniques ainsi que la présence d’écrans de score après chaque combats qui viennent  légèrement casser le rythme.

Boss
Des boss originaux magnifiquement travaillés visuellement

Bien que les histoires de Kisuke et Momohime diffèrent, leurs mécaniques de jeu restent identiques. Les deux personnages utilisent les mêmes techniques de combat et systèmes de lames, ce qui rend le choix du protagoniste principalement narratif. À noter que cette nouvelle localisation en anglais a renommé la plupart des 108 katanas et leurs accessoires, avec des ajustements mineurs à leurs capacités, offrant une meilleure expérience par rapport à la version Wii. Cette uniformité peut décevoir les joueurs espérant des styles de jeu distincts, mais elle garantit une maîtrise rapide des mécaniques, quel que soit le personnage choisi.

Un ballet d’épées et d’exploration

Muramasa Rebirth se présente comme un action-RPG en 2D avec des éléments de metroidvania, offrant une exploration libre dans des zones ouvertes, guidée par une carte. Le système de combat, au cœur de l’expérience, repose sur l’utilisation de trois katanas équipés simultanément, chacun doté d’une jauge de durabilité qui s’épuise en bloquant ou en utilisant des attaques spéciales.

Ennemi
Une grande variété d’ennemis à terrasser

Ces lames, au nombre de 108, possèdent des capacités uniques, comme des boules de feu, une attaque tournoyante ou une invisibilité temporaire, et doivent être forgées en collectant des « Souls » (obtenues en battant des ennemis) et des « Spirits » (gagnés en consommant de la nourriture). Les barrières démoniaques, qui bloquent certaines zones, ne s’ouvrent qu’avec des épées spécifiques, ajoutant une dimension stratégique à l’exploration.

chemin bloqué
Des chemins spécifiques nécessites un certain niveau pour passer.

Les contrôles de Muramasa Rebirth sur PS Vita incluent une amélioration notable par rapport à la version Wii : la possibilité de reconfigurer tous les boutons via le menu des options. Par défaut, le joystick gauche déplace le personnage, Carré déclenche des attaques rapides combinables en combos aériens ou au sol, Rond active les « Secret Arts » spécifiques à chaque lame, et Triangle permet de changer rapidement de lame. L’esquive, par défaut en restant appuyé sur carré, peut être assignée à une touche dédiée, rendant les combats plus fluides. Cette personnalisation des contrôles permet d’adapter l’expérience à chaque joueur.

Personnalisation des touches
La personnalisation des touches dans le menu de configuration.

Le jeu propose deux modes de difficulté dès le départ : Legend, idéal pour les novices, où les combats sont plus accessibles, et Chaos, destiné aux experts, qui exige une gestion précise des esquives et des « Secret Arts » pour triompher des ennemis plus agressifs.

Même dans l’obscurité, le jeu est visuellement très détaillé.

Un troisième mode, Fury, se débloque après avoir terminé entièrement le jeu et impose un défi extrême avec un seul point de vie, réservé aux joueurs les plus aguerris.

En dehors des combats, Muramasa Rebirth intègre une mécanique de cuisine intéressante, où le joueur peut préparer des plats japonais traditionnels, comme des onigiri ou du tofu, en collectant des ingrédients. Ces plats, consommés pour récupérer des « Spirits » ou restaurer la santé, ajoutent une touche culturelle immersive, bien que leur préparation puisse sembler anecdotique face à l’intensité des combats.

Un bon repas
Qu’allez-vous déguster ?

Un chef-d’œuvre visuel et sonore

S’il y a un domaine où Muramasa Rebirth excelle, c’est bien sa direction artistique. Vanillaware livre un chef-d’œuvre visuel. Les environnements, inspirés des estampes du mouvement artistique japonais ukiyo-e, sont d’une beauté saisissante : forêts brumeuses, temples baignés de lumière lunaire et villages enneigés semblent peints à la main, avec des couleurs vibrantes et une profondeur de champ remarquable.

Environnement enneigé
Des effets de profondeurs mémorables qui défilent, sublimés par ce petit regard furtif de notre héroïne

Les sprites des personnages, détaillés et expressifs, ajoutent une touche de charme, notamment lorsque Kisuke ou Momohime lancent des regards complices au joueur. On se surprend d’ailleurs à faire un grand nombre de capture d’écran de nos parties, et de s’attarder sur le fond des paysages tout en avançant avec son personnage. Incroyable.

Difficile de ne pas s’attarder sur les décors, même en plein combat !

Il faut dire que cette version PS Vita brille par ses performances techniques : les temps de chargement sont courts, et les animations restent fluides même lors des combats intenses.

Une grande richesse des environnements qui saute aux yeux assez rapidement.

L’ambiance sonore est tout aussi envoûtante. Composée par Hitoshi Sakimoto et son studio Basiscape, la bande-son marie des mélodies traditionnelles japonaises à des envolées modernes, passant de moments contemplatifs à des rythmes épiques lors des combats. Les doublages, exclusivement en japonais, renforcent l’authenticité, mais l’absence de sous-titres en français pourra gêner les non-anglophones.

Bain
Des situations cocasses …

Cela est particulièrement vrai lorsque des dialogues avec des personnages nous indiquent vers quelle direction aller. Heureusement, la carte permet de se repérer facilement grâce à une indication sur le chemin à suivre.

Une partie de la carte à explorer

Un conte mystique mais perfectible

Écrit par George Kamitani, le scénario de Muramasa Rebirth puise dans le folklore japonais et le théâtre kabuki pour tisser une fresque mystique où se croisent démons, esprits et destinées tragiques. Les intrigues de Kisuke et Momohime, bien que distinctes, s’entrelacent à travers des thèmes communs comme la rédemption et la quête d’identité, enrichis par des personnages secondaires hauts en couleur, comme des moines errants ou des divinités capricieuses.

Le récit brille par sa capacité à immerger le joueur dans un Japon féodal où chaque rencontre, qu’il s’agisse d’un esprit ou d’un samouraï déchu, semble tout droit sortie d’une légende.

Ne sous-estimez pas les femmes …

Cependant, la narration peut sembler inégale, car certains passages explicatifs, trop chargés en détails, freinent l’élan et l’intensité des combats. De plus, l’absence de traduction française, contrairement à la version Wii, limite l’accessibilité pour certains joueurs francophones. La localisation anglaise d’Aksys Games, bien que soignée, peut sembler un peu trop verbeuse. Malgré cela, l’ambiance onirique et les dialogues pleins de personnalité maintiennent l’intérêt jusqu’aux trois fins différentes de nos deux héros, ce qui récompense les joueurs investis.

Les personnages sont bavards, dommage que ça ne soit pas en français…

Une double aventure généreuse qui se poursuit en DLC

Muramasa Rebirth propose deux campagnes principales, une par personnage, d’une durée de 6 à 8 heures chacune si l’on se concentre sur l’histoire. Cependant, l’exploration et la complétion, avec des fins alternatives déblocables selon les lames utilisées, portent la durée de vie à plus de 30 heures pour les complétistes, sans même parle du trophée Platine. Les quêtes annexes, comme la collecte des 108 katanas ou l’exploration de grottes remplies de défis, enrichissent l’expérience. Les « Soul » collectées dans les niveaux ou sur les ennemis ajoutent une couche stratégique à la progression, incitant à revisiter certaines zones.

Les dialogues ajoutent parfois une touche d’humour, pour le peu que l’anglais ne nous bloque pas.

Notons cependant que les longs trajets entre les combats, souvent à travers des zones déjà visitées, peuvent lasser. Cela malgré la beauté des décors qui atténue tout de même cette répétitivité.

Un ajout majeur de cette version PS Vita est Genroku Legends Collection, quatre DLC payants qui propose des histoires inédites avec de nouveaux personnages, comme un chat-démon ou un fermier révolté.

Muramasa DLC PS Vita
L’aventure continue avec de généreux contenus supplémentaires à télécharger sur le PlayStation Store.

Ces récits, bien que distincts de l’intrigue principale, approfondissent l’univers avec soin. Dommage que les nouveaux ennemis se limitent aux boss, les adversaires standards étant repris du jeu de base.

Attention pour les heureux possesseurs de la version physique de Muramasa Rebirth, uniquement disponible en Amérique du Nord pour l’anglais, n’oubliez pas que le PlayStation Store est zoné. Ainsi, vous devrez impérativement utiliser un compte américain pour accéder aux DLC depuis cette version cartouche.

Version physique de Muramasa Rebirth
La version boîte de Muramasa Rebirth sortie en Amérique.

Conclusion

Muramasa Rebirth est une véritable perle, un titre qui combine une esthétique éblouissante à un gameplay percutant. Malgré quelques petits défauts, comme l’absence de sous-titres en français ou des interruptions mineures dans le rythme, il s’impose comme l’un des meilleurs jeux du catalogue de la PS Vita.

Trois fins sont à débloquer pour nos deux personnages.

Que vous soyez fan de beat’em all, d’action-RPG ou simplement amateur d’expériences visuelles uniques, le jeu de Vanillaware est clairement indispensable. Disponible en dématérialisé sur le PlayStation Store européen ou en version boîte via import américain, il mérite amplement sa place dans votre collection. On aimerait presque un remake sur PlayStation 5 ! En attendant, c’est sur PS Vita que ça se passe pour une expérience inoubliable.

Muramasa Rebirth

Muramasa Rebirth

Critères

  • Gameplay
  • Graphisme
  • Son
  • Durée de vie
  • Histoire / Univers

Points Forts

  • ✅ Une direction artistique sublime
  • ✅ Un gameplay nerveux et addictif, mêlant action et RPG.
  • ✅ Une durée de vie généreuse avec des contenus additionnels avec les DLC.
  • ✅ Une bande-son parfaite et immersive.

Points Faibles

  • ❌ Absence de traduction française, alors qu'elle existait sur la version Wii
  • ❌ Quelques interruptions (écrans de score, transitions) qui peuvent un peu casser le rythme.
  • ❌ Pas de version physique en Europe
Note finale : 96/100
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