C’est un fait, plus aucun développeur nippon n’a sorti ou annoncé de jeu PS Vita après la sortie de Gensô Rôgoku fin décembre dernier au Japon. Le visual novel d’Entergram est donc de facto le dernier jeu en boîte de la Vita sur l’archipel. Iwai Hime Matsuri m’avait particulièrement impressionné et fait aimé le talent narratif de Ryukishi07. Mais celui-ci n’était-il qu’un coup de chance? Après ce titre, le doute me gagne vis-à-vis du célèbre auteur de visual novel.
Gensô Rôgoku a un principe unique à la fois très simple et très intriguant : quatre filles sont retenues dans un sous-sol et doivent participer à un death game pour sortir. Seulement voilà, le « jeu » ne repêche que trois personnes sur quatre. La survie ou l’amitié, c’est tout le sujet posé par le jeu d’Entergram sur une petite dizaine d’heures de jeu.
A chaque chapitre, le joueur désigne les rôles de Karin, Mizuna, Fûka et Dorémi. Pour l’anecdote, le premier kanji du nom de chacune des héroïnes correspond à un élément naturel. Bref, le joueur choisit une « prisonnière », un « pierrot » et deux « juges ». La prisonnière est, hélas pour elle, coincée sur une chaise en acier. L’une des deux juges peut soit inverser sa situation avec celle du pierrot, soit la déclarer « coupable ». Dans ce dernier cas, l’autre juge n’a plus qu’à tirer un levier et les filles peuvent sortir.
Il y a cependant un tout petit problème : le levier impose des souffrances atroces à la personne condamnée. Les filles n’ont que cinq minutes avant que la pièce ne soit totalement calcinée. Autant vous dire que la tension monte dangereusement et vite! Si vous aimez voir des filles s’engueuler entre elles, ce jeu est fait pour vous. J’ai vu au moins 14 000 noms d’oiseaux voler sur les dialogues du jeu, et je ne vous parle même pas des visages glaçants qu’elles peuvent montrer! Le niveau de haine est parfois violent et certaines scènes donnent la chair de poule.
Mais quand bien même l’effroi est le fond de commerce de Gensô Rôgoku, il est nettement moins efficace que Iwai Hime Matsuri dans ce domaine. On remarque déjà que la jaquette affiche CERO D quand Iwai Hime Matsuri était carrément Z. C’est pour moi une demi-mesure car on a du coup peu ou pas d’illustrations venant accompagner la violence verbale. Souvent, ce sont juste des silhouettes sur fond rouge qui ne représentent pas grand chose et ne font que suggérer l’horreur au lieu de l’exprimer. C’est assez dommage, il y avait beaucoup plus à faire à ce niveau-là.
L’autre problème du concept de Ryukishi07 est sa redondance. On expérimente toutes les combinaisons de prisonnier/pierrot mais c’est un peu toujours le même type de scénario : l’une des filles va remettre sur la table une promesse d’enfance oubliée pour copieusement injurier (et sacrifier) la malchanceuse. C’est vraiment douze fois la même histoire. Regrettable. À noter que l’auteur tente une opposition de style en racontant beaucoup de scènes d’enfance, paisibles et joyeuses, juxtaposées aux massacres. Ça fonctionne à un certain point, surtout que c’est aussi un moyen de faire avancer la méta-histoire et de cheminer vers le happy end (unique).
A l’issue des crédits de fin, difficile de croire que l’auteur ou Entergram aient vraiment donné leur maximum sur Gensô Rôgoku. Ce visual novel est court, l’histoire est superficielle et le thème de l’horreur n’est pas suffisamment mis en valeur. On aurait aimé une fin plus favorable pour la PS Vita au Japon, mais il n’en sera rien. Hélas…
+ Correct niveau suspense
+ Quelques passages vraiment glauques |
– Il fallait plus d’illustrations
– Pas assez de risque dans les psychodrames – Histoire à sens unique – Conclusion un peu facile |
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