[Test] Kamaitachi no Yoru : les vacances à la montagne tournent au drame sur PS Vita

Article mis à jour le 23 juillet 2020.

[Ce test porte sur un jeu en langue japonaise non traduit en anglais. Cependant, vous pouvez vous tourner vers la version mobile qui ô joie l’est sous le nom de Banshees Last Cry et disponible pour une poignées d’euros sur Android et iOS. A savoir que cette version est en réalité un portage du jeu original de 1994 et ne partage que son scénario avec la version testée ici.]

Kamaitachi no Yoru est à l’origine un sound novel d’horreur développé par Chunsoft (studio qui deviendra plus tard Spike Chunsoft) sorti tout d’abord en 1994 sur Super Nintendo. Après un premier remaster sur PlayStation en 1998, le jeu connu de très nombreux portages (dont un sur mobile connu chez nous sous le nom de Banshees Last Cry, édité par Aksys Games) avant d’avoir droit à un remake en 2017 développé sur PC et PS Vita.

C’est cette dernière version qui nous intéresse ici dans ce test. Ayant envie de sortir un peu des jeux de drague, Kamaitachi no Yoru a très vite retenu mon attention, d’autant plus que le jeu est interdit aux moins de 18 ans. N’ayant jamais joué à un visual novel classé Cero Z au Japon (équivalent d’un Adult Only aux USA), je me suis lancée avec Tooru et Mari (nos héros) dans un huit-clos meurtrier qui ne tient malheureusement pas toutes ses promesses.

 

Résumé

Tooru et Mari sont deux étudiants qui décident de passer un weekend dans un petit coin de paradis enneigé afin d’y faire du ski. Ils séjournent tous les deux dans une petit chalet de montagne tenu par l’oncle de Mari et font la rencontre le soir après leur journée de ski des différents résidents et membres du personnel. Le weekend tourne rapidement au drame lorsqu’un meurtre est commis et que les résidents du chalet n’ont d’autres choix qu’enquêter par eux-mêmes. S’ajoute à cela une tempête de neige qui empêche toutes communications avec l’extérieur.

A vous de jouer les détectives : votre sens de la déduction va t-il être bon ou au contraire allez-vous commettre des erreurs qui multiplieront les cadavres autour de vous ?

Test Kamaitachi no Yoru PS Vita

Chéri, si tu veux bien, l’année prochaine on va à la plage.

Je ne sais pas si vous connaissez la série Slasher qu’à co-produite Netflix, mais la saison 2 montrait une bande de jeunes se faire massacrer lors d’un weekend de sports divers. Eh bien Kamaitachi no Yoru c’est un peu ça avec une bonne tempête de neige transformant le jeu d’horreur en huis-clos meurtrier.

Force est de constater que 26 ans plus tard, ce genre d’ambiance n’a pas pris une seule ride. Si les deux premières heures de jeu sont plutôt calmes, nous présentant les différents protagonistes, l’histoire prend un coup d’accélérateur quand les personnages découvrent un premier corps. Le reste, c’est à vous de décider ! Parce que contrairement à de nombreux visual novels classiques qui proposeront une fin par défaut, Kamaitachi no Yoru est bien complexe dans sa narration.

En effet, la résolution de l’Histoire ne va pas seulement se baser sur vos déductions pour connaître l’origine du premier meurtre mais également sur votre capacité ou non à éviter la morts de vos compagnons d’infortune. De ce fait, une même fin peut avoir beaucoup de variantes possibles en fonction de vos choix, ce qui rend l’expérience ludique beaucoup plus étoffée.

Sans oublier que le jeu est découpé en plusieurs embranchements de scénarios bien distincts qui se débloqueront au fur et à mesure des différentes fins obtenues. Oui, si vous souhaitez tracer parce que vous avez l’âme d’un détective (ou parce que votre sens de la déduction casse la baraque), sachez que le jeu est très loin d’être fini une fois le premier scénario bouclé.

Ce fucking flowchart de merde…

Système

Kamaitachi no Yoru démarre comme un visual novel classique avec des choix de réponses très nombreux qui au premier abord ne semblent pas très importants…jusqu’à ce que la machine s’emballe et que vos actions pour résoudre la série de meurtres vont impacter autant la résolution de l’intrigue que le nombre de cadavres provoqués par vos actes. Le jeu possède plusieurs embranchements de scénarios et une quarantaine de fins à compléter.

Et c’est là où le bât blesse : on tourne rapidement en rond puisque tous les choix se répètent beaucoup et la complétion à 100% (que je n’ai pas réussi, je dois être à 99%) devient rapidement une purge à obtenir.

Quant au flowchart censé aider au cheminement : c’est un bazar sans nom absolument pas adapté à la PS Vita. S’y retrouver devient compliqué et avec le système de choix il est impossible de s’y retrouver sans guide.

Graphismes

Cette version de Kamaitachi no Yoru étant un remake, le jeu abandonne les sprites en 3D qui laissaient les lecteurs s’approprier les personnages pour un design typiquement « manga » que l’on doit à l’artiste Alpha plutôt spécialiste des eroges plutôt que de visual novels classiques. On lui doit notamment le chara-design et les illustrations de G-senjou no Mahou édité en version anglaise par SekaiProject.

Pour autant, la particularité de Kamaitachi no Yoru est de proposer des backgrounds réalistes à base de photographies retouchées, renforçant le réalisme de l’univers, sachant que le chalet où se déroule les évènements existe bel et bien d’après les développeurs. De quoi flipper un peu plus ^^.

Kamaitachi no Yoru

Avis

Quand j’ai commencé Kamaitachi no Yoru, j’étais emballée par l’ambiance directement inspirée des films d’horreur à suspense. J’adore les thrillers policiers et c’est typiquement le genre d’histoires qui sied au visual novel. Malheureusement, si l’entame du jeu est d’une réussite, le jeu a fini par devenir un véritable calvaire en main… Non pas à cause de l’histoire et des personnages, mais réellement du système de choix complètement pété. On reproche souvent aux visual novels de ne pas être capable de proposer aux joueurs de véritables choix cornéliens : ah bah jouez à Kamaitachi no Yoru et croyez-moi, vous allez regretter d’avoir dit ça.

Le flowchart, j’en ai parlé plus haut, est une purge sans nom. S’y retrouver consiste à se déplacer grâce à un zoom sur les icônes. Quand il y en a une dizaine, ça passe encore mais à la fin du jeu, c’est plus de 300 (voir plus…) icônes avec des embranchements qui forment un entrelacement de possibilités pour arriver aux différentes fins du jeu.

La blague ? Si vous voulez le platine, il vous faudra aller chercher TOUTES les scènes. Personnellement j’ai laissé tomber, d’autant plus que ces dernières ne sont parfois que d’infimes variations qui n’apportent rien.

Evidemment, la raison de ce beau bordel (oui je deviens un peu vulgaire) c’est que le scénario est très court : si on fait les bonnes déductions, on peut ainsi démasquer le tueur en quelques heures. D’où le besoin de broder autour et d’ajouter des scénarios supplémentaires plus ou moins intéressants (celui sur la possession est assez chouette en passant).

Alors, est-ce que je conseillerai ce jeu ? Si vous cherchez un jeu d’horreur classique, pourquoi pas mais clairement je vous conseille plutôt de vous tourner vers la licence Corpse Party. Pour Kamaitachi no Yoru, si je ne regrette pas d’avoir touché à un « monument » du sound novel, j’ai tellement été agacée sur la fin par le sytème que je ne garderai que l’ambiance réussie.

 

Kamaitachi no Yoru : Rinne Saisei

6.4

Histoire

8.0/10

Écriture/narration

5.0/10

Bande sonore

7.0/10

Graphismes

7.0/10

Système

5.0/10

Les plus

  • Une ambiance horrifique réussie
  • Des personnages qui évoluent beaucoup selon les embranchements

Les moins

  • Le flowchart qui rend fou
  • Beaucoup de répétitions de scènes
  • Manque de rigueur dans la narration

Enid

Joueuse de visual novels et d'otome games.

Vous pourriez également aimer

Un commentaire sur “[Test] Kamaitachi no Yoru : les vacances à la montagne tournent au drame sur PS Vita

  1. Merci pour le test. J’ai toujours hésité à me prendre ce jeu, mais le chara-design m’a refroidi. J’avais beaucoup aimé le premier titre de la série, très simple et épuré. J’ai aussi fait l’opus sorti sur PS3, qui n’a pas apporté beaucoup de nouveautés. Ah, et j’ai également vu un téléfilm japonais (special drama), qui rend hommage au jeu, avec Fujiwara Tatsuya – c’était pas terrible, mais pour un fan des jeux ça reste sympa.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *