[Test] The Liar Princess and the Blind Prince

Test réalisé à partir d’une version japonaise, sur une partie complétée de 7h de jeu.
Nippon Ichi Software organise chaque année un concours artistique pour déterminer sa prochaine production. Des jeux comme Yomawari Night Alone ou Rose and the Old Castle of Twilight sont issus de ce processus, avec effectivement à chaque fois une atmosphère unique doublée d’une expérience de jeu efficace. Mais l’intérêt de l’artiste et celui du joueur peuvent-ils se rencontrer à chaque fois ?

Test Usotsuki Hime to Moumoku Ouji - Liar Princess and the Blind Prince PS Vita

Point de princesse au départ de Liar Princess and Blind Prince. Il n’y a que le prince et… un loup! Bien qu’étant une bête féroce, celui-ci a un curieux passe-temps : il aime chanter, ce qu’il fait d’ailleurs plutôt bien. Si bien que chaque soir, le prince du pays voisin vient braver les dangers de la forêt pour venir l’entendre. Mais un soir, surpris par le prince, le loup attaque celui-ci par réflexe et lui fait perdre la vue.

Rongé par les remords, le loup se jure de rendre ses yeux au prince. Pour ce faire, il n’a d’autre choix que de passer un pacte avec la sorcière de la forêt pour pouvoir prendre forme humaine. Et tant qu’on y est, pourquoi pas en princesse? C’est ainsi que prince et princesse repartent dans la forêt pour rencontrer la sorcière une nouvelle fois, puisque seule sa magie pourra rendre la vue au prince.

Liar Princess and the Blind Prince PS Vita

C’est ainsi que l’aventure commence. Le joueur contrôle la princesse, qui garde la capacité de se transformer en loup à tout instant, et donc de pouvoir éliminer toute bestiole qui voudrait faire du tort à son prince charmant. C’est là que les choses se compliquent, car le prince est aveugle et donc ne peut pas avancer tout seul : il faut nécessairement être en forme humaine et lui prendre la main pour progresser dans les niveaux. Il faut donc jongler efficacement entre la forme princesse et la forme loup pour venir à bout des épreuves qui attendent l’étrange couple. En plus de pouvoir se défendre (ce que ne peut absolument pas faire la frêle princesse), le loup saute beaucoup plus haut et est plus lourd, ce qui a beaucoup d’importance dans nombre d’énigmes.

Les énigmes, c’est comme toujours la majeure partie du gameplay. The Liar Princess and the Blind Prince regorge de puzzles à base d’interrupteurs, d’ascenseurs ou de plate-formes mouvantes. Là où ça se complique un peu, c’est que la princesse pourra aussi donner des instructions au prince. Elle sont de deux sortes : avancer sur une courte distance ou porter des objets. En particulier, il est en charge de l’éphemère lanterne, ce qui vous oblige à agir très vite. Le titre muscle ainsi son jeu dans les derniers niveaux avec de nouveaux paramètres (obscurité, téléporteurs…) et fait ainsi un peu oublier des défis un peu trop redondants jusque-là.

Liar Princess and the Blind Prince PS Vita

On trouve également des énigmes chiffrées nettement plus intéressantes et relevées, qui demandent sens aigu de la logique et de l’observation. Il n’y en a en revanche en tout et pour tout que trois dans toute l’aventure ! Plutôt regrettable et on touche là au problème majeur de ce titre : on est très en-dessous des dix heures de jeu, et assez loin du contenu offert par ses équivalents avant lui, autant en termes de variété que d’inventivité. Clairement, le compte n’y est pas. La partie plate-forme/adresse est plutôt réduite, ce qui est plutôt une bonne chose quand on a vécu l’horreur de The Firefly Diary.

Comme à l’habitude pour ce type de jeu centré sur la thématique artistique, on retrouve un rendu splendide avec l’impression d’un dessin interactif réalisé au crayon. Aucun doute, c’est magnifique à suivre de bout en bout malgré des décors un peu génériques. Le conte, parsemé d’anecdotes rigolotes sur les difficutés de la princesse à agir comme une humaine, est clairement magnifique et plein de bonne humeur. Il y a en plus un côté kawaii volontairement prononcé qui rend les illustrations vraiment chouettes.

Le final plein d’émotions achève de prouver la qualité de la fable. Mais c’est peut-être aussi là son défaut : c’est un bon conte pour enfants, mais ce n’est aussi que cela. Les prédécesseurs de The Liar Princess and the Blind Prince apportaient des thèmes plus sombres et une perspective plus profonde, qui sort de l’ordinaire et donc à même de plaire plus spécifiquement aux joueurs plus âgés. Il est dommage que la dernière production de NIS casse cette héritage et se bloque sur un conte de fée très classique.

Si The Liar Princess and the Blind Prince conserve indéniablement les qualités artistiques de sa lignée, il donne fortement l’impression que Nippon Ichi Software entend proposer moins pour plus cher. La durée de vie encore écourtée, le manque de suprises dans l’aventure ou d’originalité dans les mécaniques de jeu ne viennent pas justifier le prix fort, 6000 voire 7000 yens au Japon. Un titre charmant mais assez peu satisfaisant en termes de contenu.

Ryuzaki57

Adorateur des JRPGs devant l'éternel et de jeux vidéo japonais en général, on me trouve aussi parfois dans des FPS, fusil sniper à la main. Écrire est une passion première pour moi : les arcanes du langage me fascinent, surtout en japonais, langue que j'ai commencé a apprendre en 2003. Je veux participer à un monde où tous les jeux, du plus grand au plus petit, puissent être respectés et reconnus à leur juste valeur. NOTE : J'interviens aussi de temps à autre sur jeuxvideo.com. Donc si vous voyez un test identique, PAS DE PANIQUE!

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