[Test] Shin Hayarigami

Shin Hayarigami Test Review PS Vita

Test réalisé à partir d’une version japonaise procurée par Planète Vita, sur 20h de jeu environ.
C’est maintenant que le calendrier de la PS Vita est plus clairsemé que l’on peut s’adonner à cette activité exquise : repérer et vivre des hits insoupçonnés sortis il y a longtemps sur notre portable adorée. Sorti à l’été 2014 au Japon, Shin Hayarigami est très certainement l’un d’eux. Premier épisode nouvelle génération d’une série remontant à la PS2, le titre remettait sur le devant le la scène le genre horreur/investigation.

 

Le premier contact avec Shin Hayarigami est cependant décevant. Les premières heures laissent entrevoir un visual novel un rien banal et un scénario qui ne captive pas d’entrée de jeu. Les décors sont tout à fait quelconques et le jeu de Nippon Ichi Software ne fait pas une grande impression sur le plan graphique. Le design ne montre pas une très grande inventivité non plus. L’environnement sonore récolte lui aussi un « peu mieux faire » : la musique n’est pas assez bien utilisée, le jeu balançant carrément du jazz dans les phases d’enquête (!) et les effets sonores pourtant essentiels dans ce genre de jeu ne sont guère présents.

Formée pour partie de thèmes trop doux, trop exubérants ou sans relief, la bande-originale est nettement plus convaincante dans sa deuxième moitié, composée de mélodies inquiétantes qui plongent vraiment le joueur dans l’histoire. Dernier regret, on constate l’impossibilité de prendre des screenshots sans y voir une raison valable. On aura donc recours à la bonne vieille méthode qui consiste à photographier son écran…

Mais en poussant un peu, on découvre dans Shin Hayarigami une interactivité assez intéressante. Le titre demande en effet constamment de faire des choix. Dans les dialogues normaux, mais aussi et surtout dans les sécquences de Liar’s Art. Il s’agit de confronter ses idées avec le personnage en face de vous afin de gagner sa confiance… ou pas.

Le souci, c’est que ça va vite, très vite! Vous avez 3 ou 4 secondes pour choisir la réplique : c’est peu, trop peu pour ne serait-ce que prendre connaissance des différentes options. Il faut donc procéder empiriquement, faute de pouvoir bien réfléchir. C’est plutôt dommage…

Le logic chart vous demande lui de déduire de ce que vous lisez dans le scénario le rôle de chaque personnage, sa réelle personnalité, les liens entre eux et… le véritable coupable. Dans tous ces choix, il y a énormément de pièges, beaucoup de game over et autant de fins différentes!

Cette interactivité poussée pour le genre rend au final l’histoire encore plus passionnante. La femme flic que vous incarnez est à la poursuite d’un tueur appelé Blindman, qui arrache les yeux de ses victimes. Seulement voilà, Blindman n’est a priori qu’une légende urbaine. Comment identifier et dénicher un tueur qui n’existe pas? La liste des suspects est nombreuse et on se plaît à échafauder des théories sur la vraie nature de l’insaisissable Blindman avant d’avoir le choc de la révélation, au bout d’un scénario néanmoins au final assez linéaire. CERO Z, le jeu ne lésine pas sur l’hémoglobine et les images choc où morts et agonies donnent envie d’éloigner la console.

A titre d’information, le niveau de langue est extrêmement élevé, avec des dialogues remplis de mots et de kanjis quasiment jamais utilisés. C’est le paradis du linguiste japonais, on y apprend beaucoup.

Shin Hayarigami Test Review PS Vita

Mais la plus grande force du scénario de Shin Hayarigami, c’est qu’il y en a plusieurs ! Une fois le scénario de Blindman fini, le jeu vous invite à revenir en arrière pour rechercher des choix cachés ouvrant la voie à de nouvelles affaires. Les personnages restent les mêmes, mais les rôles sont totalement redistribués : certains qui étaient peu présents avant prennent beaucoup plus d’importance. Le crime change, le coupable change, toute la logique change et l’intérêt de la réflexion est renouvelé par ce nouveau postulat. Et la où c’est encore plus fort, c’est que vous êtes libre de retourner quand vous voulez à la scène que vous voulez via l’arbre des choix ultra-exhaustif. Fini les 150 sauvegardes pour essayer tous les embranchements potentiels!

Tout cela fait de Shin Hayarigami un jeu nettement plus prenant qu’il en a l’air de prime abord. Certes, le peu d’effort mis sur la technique et la mise en scène amoindrit l’ambiance, mais ses mécaniques narratives originales et son contenu étendu en font un visual novel d’investigation intéressant à plus d’un titre.

Ryuzaki57

Adorateur des JRPGs devant l'éternel et de jeux vidéo japonais en général, on me trouve aussi parfois dans des FPS, fusil sniper à la main. Écrire est une passion première pour moi : les arcanes du langage me fascinent, surtout en japonais, langue que j'ai commencé a apprendre en 2003. Je veux participer à un monde où tous les jeux, du plus grand au plus petit, puissent être respectés et reconnus à leur juste valeur. NOTE : J'interviens aussi de temps à autre sur jeuxvideo.com. Donc si vous voyez un test identique, PAS DE PANIQUE!

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Un commentaire sur “[Test] Shin Hayarigami

  1. Merci pour ce test ! Cette série m’intéresse beaucoup depuis que j’ai joué à Disgaea 3, mais comme je ne lis pas un traître caractère de japonais, je m’étais résolu à ne jamais y jouer un jour. Or, je viens d’apprendre que ce jeu va être traduit en anglais sur mobile (au format épisodique) et je me demandais si ça valait la peine de tenter, je crois que j’ai ma réponse. 🙂

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